Né le 13 mars 1912 à Alger, M. Khider est issu d’une famille modeste, originaire de la ville de Biskra. Très jeune, il prend conscience de l’injustice que subissent ses compatriotes, du fait de la colonisation française, et s’implique avec conviction et force dans la lutte pour l’Indépendance.
Tout au long de son combat, il prend des responsabilités au sein des divers mouvements d’Indépendance qui se succèdent (PPA, MTLD, OS, Crua, FLN). Actif à l’intérieur du pays, il prépare l’insurrection armée, inéluctable aux yeux des révolutionnaires algériens au vu de la réalité brutale que vivaient ses compatriotes qui subissaient une politique ségrégationniste menée par la France et par les colons d’Algérie. Traqué, il sera emprisonné à plusieurs reprises.
Membre du MTLD, ce combat, il le mènera ouvertement en France au sein du Parlement qui lui permet ainsi de défendre publiquement ses idées révolutionnaires, profitant des lois et institutions qu’offrait la France “libre, fraternelle et juste’’. Dans le même temps, il milite secrètement au sein de l’Organisation secrète (OS), pour préparer le terrain de l’insurrection armée.
Plus tard, on le retrouve à l’extérieur du pays, lorsque traqué, il s’enfuit au Caire et s’intègre au bureau du Maghreb dont il deviendra le dirigeant. C’est à partir de ce bureau que des contacts se feront dans le monde entier pour sensibiliser et obtenir le soutien de la communauté internationale à la cause algérienne. Il s’adressera aux États arabes, africains et asiatiques, afin d’obtenir leur solidarité dans son combat pour l’indépendance de son pays. Ce combat n’est pas uniquement algérien, il est celui de tous les peuples colonisés.
Profondément maghrébin, il est convaincu également que la libération et l’avenir de l’Algérie passent par l’union des trois peuples d’Afrique du Nord. Il mène également les négociations avec la France et prend part à plusieurs rencontres secrètes avec des délégations françaises dans différents pays d’Europe.
Son honnêteté et son engagement le poussent à ne jamais abandonner le combat pour ses principes de liberté, de justice et de démocratie. À l’Indépendance, grâce à son talent de négociateur, il sera le rassembleur des forces en présence, qui s’opposaient dans leur lutte pour le pouvoir, et évitera à l’Algérie le bain de sang d’une guerre civile.
Ne songeant pas à profiter de sa position, il ne voudra jamais prendre ses distances pour un repos bien mérité. Il sera toujours là pour dénoncer ceux qui, par opportunisme, mèneront une politique contre les principes pour lesquels il avait combattu et, par conséquent, contre l’intérêt de l’Algérie.
Un soir de Ramadhan, en date du 3 janvier 1967, une main criminelle mettra fin à ses jours, sous les yeux de sa femme. Il rejoint ainsi l’autel des Martyrs, tous ces grands militants de la liberté qui, à travers le monde, ont donné leur vie pour les principes humanitaires de justice. Pour cela, il ne sera jamais oublié. Même mort, il reste présent dans notre cœur et dans notre esprit. Il est immortalisé par l’Histoire et constitue un exemple pour les générations d’aujourd’hui et de demain.
« L’occasion nous est donnée aujourd’hui de raviver sa mémoire, mais également de condamner fermement cette pratique indigne et honteuse de gangstérisme politique consistant à éliminer par le sang toute personne qui s’y oppose. Mohamed Khider laisse en héritage un pays indépendant et l’espérance pour son pays d’un avenir plus rose que celui qu’il subit aujourd’hui. Un pays enfin démocratique, juste et généreux. Un jour viendra, malgré ceux-là mêmes qui l’ont éliminé, où notre pays accédera à cette espérance »
Par T. K, quotidien liberté