Cela s’est passé un 14 mai 1920, naissance de Cheikh Namous le doyen des banjoïstes

L’un des maitres incontesté de la musique châabi, doyen des bonjoïstes, Cheikh Namous fait partie des meilleurs musiciens de sa génération à sur instrument.

Cheikh Namous, de son vrai nom Mohamed Rachidi, est né le 14 mai 1920 à la Casbah d´Alger où sa famille, originaire du village d’Afir de Dellys, s’était installée au début du XXe siècle. Il fait l’école Sarouy, à Zoudj Ayoune, puis celle de Rampe Vallée où il décroche son certificat d’études en 1933. Le jeune Mohamed Rachidi quitte les bancs de l’école pour le monde du travail et exerce comme livreur chez Baranès. Les fins de journée, il les passe au café du quartier où Mustapha Lavigerie où de la guitare. C’est à cette période qu’il achète son premier instrument de musique, un gumbri (appelé aussi «gnibri», un instrument ancestral à cordes monté sur une carapace de tortue) à 20 francs et fait son entrée dans le monde de la musique. Son père, très réticent, finira par accepter le choix de son fils.

Mohamed Rachidi devient receveur de bus au sein de la société Lambrosi, mais la veille de la Seconde guerre mondiale, il est licencié. Il sera recruté comme bagagiste chez Air France. Grâce à quelques économies, il réussit à s’acheter un banjo à 400 francs. Avec cet instrument qu’il finit par maîtriser à la perfection, il se fait une place dans l’orchestre de Abderrahmane Sridek. C’est aussi l’année où il joue pour la première fois avec El Anka, à Koléa, durant trois soirées consécutives. Le Cheikh lui donne 24 douros. Pour lui, c’est l’apothéose.

Namous tracera son chemin en côtoyant des noms de l’envergure de Sananou, Aziouez Lebhiri, Kaddour Cherchali, Abderahmane Zerdi, Rezki Benichou, Bouchiba, El Hadj M’rizek, El Hadj Menouer, cheikh Marokène, El Kourd de Annaba…

 Au début des années 1950, Namous intègre la station kabyle de la radio, sous la direction de cheikh Noureddine et sera titularisé en 1953.

Durant cette période, il accompagne régulièrement Moh Seghir Laâma dans les fêtes familiales à La Casbah. Et après l’indépendance, il se produira aux côtés d’El Ankis, de Amar Laâchab, de Dahmane El Harrachi, ainsi que Guerrouabi, Zahi… Et accompagne des chanteurs kabyles, dont Slimane Azem, Cheikh El-Hasnaoui et Cheikh Nordine.

Namous ouvre une école de musique et forme beaucoup de jeunes, dont Sid Ahmed Benmerad, Mustapha Touati, Boutoutou…

A la Chaîne II de la Radio nationale, il sera chef d’orchestre de musique kabyle lorsque cheikh Noureddine prendra le chemin du cinéma. C’est ainsi que le virtuose du banjo verra défiler les Cherifa, Yamina, Djida, Djamila, Taleb Rabah, Abdiche Belaïd, Akli Yahiatène et Arab Ouzellègue.

Namous a 97 ans. Il est père de 14 enfants et a 42 petits-enfants. Il vit dans un modeste appartement à Diar Djemaâ à El Harrach et, quand il le peut, continue à faire de la musique. Au final, il y a consacré toute sa vie.

Synthèse K.T.

Sources :

  1. « Cheikh Namous. À 90 ans, le maître du banjo charme toujours les mélomanes. Le chaâbi marque le pas mais ne mourra pas… », par Hamid Tahri. In El Watan du 25 Septembre 2009
  2. « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP 2007
  3. « Cheikh Namous a accompagné les plus grands artistes. Ses amis saluent son génie artistique », in l’expression du 27 juin 2011.

 

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