L’intimité et l’aura des planches
« Cet ouvrage est dédié à mes amis de théâtre, Abderlkader Alloula, Azzedine Medjoubi, Hadj Omar, trop vite disparus.». C’est avec ce modeste et poignant hommage, que l’auteur prélude son ouvrage. Bouleversant témoignage, si l’on tient compte du contexte d’intervention de ce dernier. Nous sommes en 2003, au crépuscule d’une guerre civile qui causa la mort et la perte des plus grandes icônes de la scène culturelle algérienne. Ainsi, Regard sur le théâtre algérien prend des allures d’une littérature de l’Urgence*.
A ce sujet, Ahmed Bedjaoui, un des collaborateur de l’ouvrage avec un texte intitulé, Ali Hefied , la
Véritable encyclopédie, répertoriant ouvrages, auteurs, metteurs en scène, producteurs et années de sortie; ce fond documentaire est constitué de cinquante pièces maitresses du théâtre algérien; lesquelles furent mises en scène depuis le lendemain de l’Indépendance jusqu’au début des années 2000 (entre 1963 et 2002). Nous citons parmi ces pièces : El Hayet houlm (La vie est un songe, 1963), El h’sab tlef (le compte n’y est plus, 1974), Haffila Tassir (le conducteur d’autobus, 1985), et Baya (1992).
Regard sur le théâtre algérien se lit dans sillage d’une trame historique, et sociolinguistique de cette Algérie en perpétuelle mutation.
Leila Assas
*Ali Hefied était journaliste pour l’APS, les quotidiens El Moudjahid et Echaâb, et auprès de l’hebdomadaire Révolution Africaine
*Littérature de l’Urgence Une littérature algérienne produite dans le contexte de la guerre civile qu’a connu le pays entre les années 90’ à 2000 connue sous le nom de la Décennie Noire.
Sources :
- Ali Hefied, Regard sur le théâtre algérien, Ed, Casbah Editions, 2003
- Les déclics d’Abderrahmane Djelfaoui, entretien, Algérie Littérature/ Action Alger, septembre 1997 — Propos recueillis par C. Chaulet- Achour.
- Abderrahmane Djelfaoui, ALI HEFIED, le dernier clic, Reporters © ,13 novembre 2015.