Wassyla Tamzali est née à Béjaïa en Algérie, le 10 Juillet 1941, d’une mère espagnole et d’un père Algérien issu d’une famille de marchands et d’industriels. De 1966 à 1977, elle exerce le métier d’avocat à la Cour d’Alger et mène parallèlement des activités journalistiques et culturelles. Elle est, notamment, rédactrice en chef du premier hebdomadaire maghrébin libre «contact» (1970-1973).
En 1979, elle rejoint la fonction publique internationale à l’UNESCO où elle est chargée du programme sur les violations des droits des femmes au sein de la division des Droits de l’Homme et de la Paix, et entre autres questions, des dossiers sur l’égalité en droit des femmes et des hommes et de la violence contre les femmes. Son rôle dans la lutte des femmes originaires des pays de culture islamique, ainsi que dans la lutte contre la prostitution et le trafic des femmes est reconnue tant par le monde associatif que par les décideurs.
En 1989 elle rejoint le Front des Forces Socialistes (FFS) et occupe des fonctions dans les instances dirigeantes de ce parti.
En 1991, dans le cadre de la préparation de la 4ème Conférence mondiale des femmes des Nations unies de Beijing, elle organise la participation de l’UNESCO au Forum des ONG’s de cette conférence. Elle conduit les activités portant sur la lutte contre l’exploitation sexuelle des femmes, le Parlement des Femmes dans les pays islamiques, les violences contre les femmes algériennes dans le cadre du terrorisme islamisme qui sévit dans le pays etc.
En 1992, elle est membre fondateur du Collectif Maghreb Egalité. A partir de cette même année, elle participe au mouvement des femmes balkaniques pour la paix et le respect des différentes cultures dans la région. Elle apporte son appui et son aide à toutes les initiatives entreprises par l’Association inter-balkaniques des femmes pour la paix, et contribue à l’ouverture du Centre UNESCO pour les‘’Femmes pour la Paix’’ dans les Balkans à Thessaloniki (Grèce). En 1995, elle est chargée de rédiger le rapport de l’UNESCO sur « le viol comme arme de guerre, eu égard à la situation en Bosnie-Herzégovine», qui a été présenté à la 4ème Conférence Mondiale des Femmes à Beijing, et elle entreprend dans ce pays de nombreuses missions pour le respect de la pluralité culturelle, l’aide aux victimes et la lutte pour les reconnaissances et le respect des droits de l’homme.
En 1996, elle est nommée Directrice du Programme de l’UNESCO pour la Promotion de la condition des femmes de la Méditerranée. A ce titre, elle engage de nombreuses activités concernant l’égalité et la participation des femmes des pays du sud. La coopération transméditerranéenne au bénéfice des femmes est l’axe principal de ce programme. Elle crée ainsi le Forum des Femmes de la Méditerranée, le Festival de Thessalonique ‘’Femmes créatrices deux mers : la mer Noire et la mer Méditerranée’’, le Réseau des Villes «Les Plazzas Méditerranéennes pour les femmes et la Paix» (l’organisation de concours d’architecture ouverts aux femmes), et elle lance un programme interuniversitaire sur l’histoire méditerranéenne des femmes : ‘’Les transversales : Histoire et histoires des femmes de la Méditerranée’’.
En janvier 1999, lors de la commémoration du Xème anniversaire de la Conférence Globale organisée contre l’exploitation sexuelle mondiale à Dhaka, au Bangladesh, elle reçoit le ‘‘LIFETIME ACHIEVEMENT AWARD ’’ d’Aurora Javate de Dios, Présidente – Board of Directors de ‘‘COALITION contre le Trafic des Femmes’’, « en guise de remerciement et reconnaissance de ses inlassables et courageux efforts, de l’impulsion qu’elle donne et de la contribution qu’elle apporte à la lutte contre le système mondial d’exploitation sexuelle et d’esclavage, de création d’un monde où chacun et chacune pourront jouir des droits humains fondamentaux à la dignité et à l’égalité. »
Toujours en 1999, elle est citée au grade de Chevalier dans l’Ordre National du Mérite par le Premier Ministre de la République française, Lionel Jospin. L’année suivante, lors de la Séance académique de l’Université Libre de Bruxelles, elle reçoit le titre et les insignes de Docteur Honoris Causa.
En 2001 elle est élue vice présidente du Forum international des Femmes de la Méditerranée. En parallèle, elle enseigne à l’institut de la femme à Valencia le dialogue des cultures et les droits de la personne humaine, notamment les droits des femmes. Dans cette même ville elle est chargée de préparer le Forum civil euro-méditerranéen. Elle est également animatrice du groupe de travail sur les droits des femmes. Un réseau euro méditerranéen des droits des femmes est crée et elle est chargée de le coordonner.
En 2001, elle crée et est co-animatrice du Circulo mediterranéo de Madrid, en Espagne, un cercle de pensée qui se réunit tous les ans et débat devant le public des questions de relations et de coopération transméditerranéenne.
En 2002 et 2003, elle sera chargée de participer aux organisations des prochains forums civils dans des instances mises en place par la communauté européenne.
Depuis 1996 et jusqu’à 2003, elle participe activement aux Forums Civils Euromed, et est tout particulièrement chargée des rencontres de femmes et du dialogue des cultures. Elle est également membre du Réseau Euro méditerranéen des droits de l’homme.
En octobre 2004, Wassyla Tamzali reçoit le prix du Centre Pio Manzu pour son engagement et sa persévérance dans la lutte des femmes et le dialogue culturel (Italie, Rimini). Elle est aussi Membre de la commission de l’association des amis du Manifeste des libertés. L’année suivante, elle est responsable des actions « société civile et communication » de la Fondation Mediterraneo de Naples (Italie) et membre du comité d’organisation du 10éme Congrès Mondial des Études féministes. Le thème central de ce congrès sera les migrations, et elle est chargée de la région méditerranéenne.
Depuis quelques années, Wassyla Tamzali s’est un peu éloignée de la politique pour se tourner vers la culture en général et les arts en particuliers. Notamment en lançant des ateliers de création, d’événements et d’exposition, principalement axés sur la société de consommation.
Elle est l’auteure de plusieurs livres, dont « En attendant Omar Gatlato, regards sur le cinéma algérien », l’Harmattan, 1979 ; « Une éducation algérienne : de la révolution à la décennie noire, Gallimard, 2009 ; « Une femme en colère : lettre d’Alger aux Européens désabusés », Gallimard, 2009 ; et plus récemment « Histoires minuscules des révolutions arabes », Chèvre feuille étoilée, 2012.
Sources :