Les Ksour oubliés – Ouargla

Vue aérienne de Ouargla dans les années 1920

Une ville comme Ouragla peut s’enorgueillir d’une histoire très ancienne. Elle est évoquée du Xe au XIXe siècles comme une riche cité florissante grâce à l’essor du commerce transsaharien. Elle a ainsi vu transiter l’or du «Soudan», la traite des esclaves, ainsi que des populations venues de loin, Soudanais, Juifs, Perses Ibadites exilés, Arabes, Turcs et Marocains s’y sont installés, dans ce Sahara, véritable mosaïque de peuplements. Ouargla est encore aujourd’hui une grande métropole, elle aurait été bâtie par les fameux Garamantes…

C’était une aire de peuplement très vaste, occupant le lit de l’oued Mya, fermée au nord par le ksar de N’goussa et au sud par l’impressionnante Gara Krima. Ce territoire où s’étendait le «pays du Teggargarent» (dialecte local amazigh) dont les légendes rapportées par les explorateurs du XIXe siècle affirment qu’il comptait une centaine de «ksour». La présence d’importantes sources d’eau explique que cette oasis ait été jadis la plus grande palmeraie d’Algérie, avec ses foggaras, et que la culture du blé y était  pratiquée au XIIe siècle. La «Casbah» d’Ouargla est encore habitée de nos jours malgré son état de dégradation avancé. Auparavant, elle était protégée par un rempart de 12 m de haut, entourée d’un fossé, et s’ouvrait sur l’extérieur à travers 7 portes encore existantes.

Symbole – Le «Lam-Alif» : Une curiosité intéressante était visible au ksar de Ouargla, le mystérieux signe connu localement sous l’appellation du «lam-alif». Ce symbole ornait, selon la tradition, les sept portes de la ville et le seuil de toutes les demeures. Ce signe mystérieux serait peut-être une survivance du culte de Tanit, la divinité berbéro-carthaginoise, qui était représentée par un triangle surmonté d’un petit cercle. Le dernier signe a disparu de la ville en 1997 mais il semblerait qu’il soit à nouveau repris sur les nouvelles constructions…

Kahina Oussaid-Chihani

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