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Le mystère de la rechta

rechtaLa rechta qu’on dit typiquement algéroise et qui commence à se généraliser dans d’autres régions du pays, du moins à l’Est et à l’Ouest, reste un grand mystère dans l’histoire de notre gastronomie.

Nous partageons avec vous un article sur ce mets succulent qui est devenu un incontournable de nos tablées de fêtes.

Contrairement au couscous, la rechta n’a pas été touchée par l’industrie agroalimentaire et reste confinée dans un cadre traditionnel.

C’est un succulent plat de nouilles qui s’accompagne de viande ou de poulet. Il serait, dit-on, typiquement algérois. Discrètement, la rechta gagne du terrain avec des visées hégémoniques dans tout le bassin de la Mitidja, et au delà. Elle accompagne les événements familiaux de grande et moyenne importances et se pose comme une marque de civilité et de raffinement. Contrairement au couscous, la rechta n’a pas été touchée par l’industrie agroalimentaire et reste confinée dans un cadre traditionnel. Elle est faite maison ou commercialisée par des artisans sous forme de pâtes fraîches. Pour percer le mystère de ses origines, il faut se référer aux écrits du grand historien Abderrahmane Ibn Khaldoun. C’est une quasi certitude qu’il est le premier Maghrébin à avoir goûté la saveur de ce mets, alors qu’il était aux mains de Tamerlan, le chef Mongol, la veille où Damas fut conquise en l’an 1401. Alors qu’il était Kadi dans la ville du Caire à un moment crucial de sa vie, durement touchée par la tragédie du naufrage qui a emporté le reste de sa famille, Ibn Khaldoun se voit confier la difficile mission de parlementer avec le chef mongol. Tamerlan est subjugué par l’historien.

Les entretiens vont durer pas moins de 35 jours ! Les notes consignées par les secrétaires de l’invincible Mongol constituent un ouvrage écrit en turc ancien et considéré, aujourd’hui, comme perdu. Ibn Khaldoun ne parle pas que du Maghreb. Il décline aussi l’histoire des dynasties mongoles depuis le conquérant Gengis Khan, l’arrière-grand-père de Tamerlan ! Il se trouve que la montagne sacrée des Mongols, où fut inhumé le grand Gengis Khan, se nomme, comme par hasard, « le Mont Khaldoun ». Cette coïncidence va réduire toute méfiance à l’égard de l’auteur de L’Histoire des Berbères, ainsi que toute la délégation qui l’accompagne. Ibn Khaldoun raconte qu’au dîner, il leur fut servi un plat mongol qu’ils appellent « la richta ». Tamerlan est reparti et mourra de mort naturelle sous les murailles de Chine en 1405, avant de livrer bataille à son propre frère Koubilay Khan. Damas fut brûlée.

La rechta est restée. Par quel hasard se trouve-t-elle adoptée par nos femmes ? C’est encore un mystère historique qui reste à élucider.

Rachid Lourdjane

  1. Article publié dans El Watan le 23 – 09 – 2008
  2. Illustration : Photographie « Les joyaux de Shérazade », site de cuisine algérienne : https://www.lesjoyauxdesherazade.com/rechta-algeroise/

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3 commentaires

nabel 6 avril 2015 at 22 h 38 min

Oui c’est un plat Algerois malheureusement l’industriel s’y est mêlé, on voit la rechta industrielle dans tous les frigo des supérettes congelées, de mauvaise qualité, heureusement que certaines femmes continuent à la preparer maison et d’autre selon certains groupes culinaires sur facebook s’y mettent et essayent de perdurer la tradition.

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karim 7 avril 2015 at 0 h 59 min

« …se pose comme une marque de civilité.. » ?????????????

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zerwata 8 avril 2015 at 21 h 30 min

rechta c est un plat tres prise a blida mais personne ne cite cette ville pour sa cuisine comme les patate au fliou

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