Les origines de l’art préhistorique
Le champ de l’art avant l’histoire est vaste, et si la chronologie artistique préhistorique peut être établie, au grès des trouvailles, les véritables raisons qui ont poussé l’homme à créer, nous sont inconnues. Plusieurs théories se confondent, et on évoque en premier lieu la conception dite de l’art pour l’art, c’est-à-dire que les hommes préhistoriques sont perçus comme étant de vrais esthètes en quête du beau. En ce cas, peut-on véritablement considérer que les peinture rupestre, se trouvant au fond des grottes et sans lumière naturelle, sont réalisées par simple initiative créative ? Cette théorie un peu désuète laisse place à une autre conception, qui met en rapport les images et le pouvoir magique qu’on leur confère. Ainsi, en leur attribuant un pouvoir « religieux », les hommes exorciseraient leurs démons à travers ces dessins pour garantir une chasse fructueuse. Cependant ce pouvoir magique est contredit par les représentations autres qu’animales : les mains, les figures humaines…
Certains chercheurs ont exploité la théorie religieuse en allant encore plus loin. De ce fait, la grotte serait un lieu de passage entre le monde des hommes et le monde parallèle : les hommes préhistoriques se référeraient à un monde divin à travers ces représentations animales donnant corps à un shamanisme pariétal ; cette conception est fortement décriée par la majorité des spécialistes, car considérée comme farfelue et issue de la seule imagination de ses défenseurs.
Enfin, il convient de préciser qu’il existe des spécificités locales et régionales, qui rendent encore plus difficile toute tentative d’explication unanime du génie artistique préhistorique
Les sujets et compositions de l’art préhistorique
Les sujets de prédilections de l’homme préhistorique se divisent en trois grandes catégories : la faune, les humains et les signes. Il convient de préciser que plus de 90 % de ces représentations concernent les animaux, dont beaucoup constituent aujourd’hui des espèces disparues. Il semblerait que ces figurations répondent à des normes de composition assez stricte ; ainsi les animaux sont représentés de manière quasi fréquente de profil, les superpositions sont également très présentes… les hommes sont peu représentés, on leur préfère la figuration féminine qui bénéficie d’une exploitation plus soignée.
Entre la représentation humaine et les signes, on classe les empreintes de main, réalisées à partir d’un assortiment de pigments, lesquels, mélangés dans la bouche, sont soufflés sur la main repliée et collé à la paroi d’une grotte. Très présentes dans les grottes Françaises et Espagnoles, elles sont un témoignage émouvant, qui renvoie l’homme contemporain à ses propres souvenirs, quand enfant ; la même représentation était réalisée à l’aide d’outils plus modernes, mais dont le sujet reste le même ! par ailleurs, on constate également la représentation de signes et la figuration de formes géométriques que certains préhistoriens considèrent comme étant la première forme d’écriture/mode de calculs… On peut interpréter ces signes de différentes manières, mais il n’existe aucune réelle explication admise par tous, quant à leur réelle signification !
En marge de ces dessins sur roche, l’Homme laisse également des bijoux : canines d’ours et de lions gravés ou encore des coquilles perforées pour former des colliers à partir de 17000 av J-C. puis il se met à utiliser la technique de la terre modelée (animaux d’argiles) dès -12000. On retrouve aussi de nombreuses statuettes, et avec le temps les outils sont sculptés et ornés et parviennent à avoir une double fonction : utilitaire, et décorative.
On peut évoquer moult théories explicatives des origines de l’art, mais nos ressources paraissent trop minces pour évoquer ce monde qui semble si lointain, mais qui pourtant nous laisse, nous, représentants de l’Homme moderne… Sans explication !
Mira B.G