En 1957, Germain Tillion est de retour en Algérie où, jeune ethnologue dans les Aurès, elle a déjà passé plusieurs années. Cette fois Germaine Tillion a tenu à revenir avec une Commission internationale d’enquête sur les lieux de détention. Le document retrace l’histoire de la prise de contact clandestine de Germaine Tillion, le 4 juillet 1957 à la Casbah avec l’ancien chef politico-militaire de la zone autonome d’Alger, Yacef Saâdi.
« Dans la dernière semaine de mon séjour, une algérienne vint me trouver, bouleversée, pour me demander d’aller à une entrevue « avec des gens qui se cachaient. » A cause de ce que venais d’apprendre, je pris la décision d’aller à cette entrevue… »
Déguisée en mauresque Germaine Tillion suit ses émissaires jusqu’à la Casbah où le chef politico-militaire de la zone autonome d’Alger, s’est réfugié. Yacef Saidi s’engage à ne pas attaquer les civils… En contrepartie, elle contribuera activement à l’abolition des exécutions capitales. Quelques semaines après cette entrevue, Yacef Saâdi est lui-même arrêté par les parachutistes français. Germaine Tillion fera tout son possible pour qu’il soit livré à la Justice afin d’échapper à une exécution sommaire, et assistera à ses trois procès, où elle témoignera en sa faveur pour obtenir sa grâce et lui épargner une condamnation à mort.
Yacef Saâdi lui a gardé une amitié fidèle, jusqu’au bout, se rendant à ses obsèques en 2008 :
Synthèse R.M
Source: TV5 Monde