De Narcisse au miroir …

Si nous pouvons tout observer, tout regarder des yeux, nous ne pouvons pas nous regarder! Pour ce faire, il aurait fallu trouver des astuces, à travers l’Histoire, pour le pouvoir …

C’était sur des pierres polies ou dans de l’eau que l’homme de la préhistoire pouvait se regarder, mais il faut s’avouer que c’est très peu pratique, d’autant plus, comme l’indique l’histoire de Narcisse, à trop se contempler, on risque de se noyer!

Pendant l’Antiquité, l’Homme prit des disques de bronze, de cuivre ou d’étain pour pouvoir se regarder, ce qui était plus pratique : Plus besoin de se pencher!

Chez les égyptiens, les objets destinés à la toilette et au maquillage font partie du matériel funéraire qui accompagnait le défunt, destinés à la renaissance, ils sont une offrande couramment offerte à Hathor et Nout. Ils sont composés d’une tige qui constitue le manche, façonnée le plus souvent dans du bois, de la pierre, du bronze ou plus rarement de l’ivoire. Quelques miroirs ont une prise de main en forme de statuette élancée.

Les égyptiens disent qu le miroir « est une fenêtre ou un œil ouvert sur le mystère intérieur »!

Chez les Romains, une roche volcanique très noire et transparente, l’obisidienne, était utilisée pour l’obtention d’un reflet. L’émergence de l’art gothique, lors de la période médiévale, et le développement des vitraux; les artisans, s’ils arrivaient à obtenir du verre coloré, ils peinaient à obtenir du verre blanc, pour cela, ils le remplacèrent par du papier huilé, vu que le verre blanc nécessitait à appliquer à chaud, une couche de plomb et d’étain sur du verre fin et régulier pour résister à la chaleur.

A la fin du moyen âge, le miroir commençait à prendre place dans les châteaux et les villes, mais restait cher et de petites dimensions! Si cher, qu’il était devenu signe de richesse et prit place dans les parures et les chapeaux, contrairement aux miroirs métalliques utilisés pour la toilette.

Le miroir reste un objet de luxe, durant la période moderne, mais la technique évolue, ce qui permet l’obtention de grands miroirs et à moindre prix, comparés à ceux du XVIIème siècle. C’est sous Louis XIV qu’on orna le miroir d’un cadre richement sculpté et doré, comme au château de Versailles. Au XVIème siècle, la fabrication des miroirs continue, mais on utilisait des matériaux plus ou moins précieux avec une grande diversité de formes et d’ornementations.

La véritable révolution fut la découverte du miroir verre, à la verrerie vénitienne de Murano qui gardera le secret de fabrication longtemps, avant de e répandre en Europe. Ce n’est qu’au cours du XVIIème siècle que les manufactures se répandent dans d’autres pays européens. Le style Louis XIV sera suivi du style Rococo avec des formes asymétriques et des formes torses, puis, lorsque le style d’André Charles Boulle vint. Au XVIIIème siècle, le miroir connut une grande popularité et on en fait de véritables pièces d’art en le combinant au bois précieux, d’écaille, de nacre et laiton de même que  l’intérêt pour les chinoiseries introduit en France les miroirs laqués, les ornementations de pagodes, des plantes exotiques… Le miroir ne se démocratisera qu’au XIXème siècle, mais beaucoup de foyers en seront privés.

Cela dit, la fabrication des miroirs au milieu du XIXème siècle reste une série des imitations des styles anciens, seule Venise conservera la tradition de miroirs du style Rococo.

Si le miroir permet de se regarder, il permet aussi de réfléchir la lumière dans les espaces réduits et leur donner cette profondeur visuelle, comme dans la galerie des glaces au château de Versailles.

Mounira Amine-Seka.
Sources :
– miroir-ancien.com
– histoire-du-costume.fr
– egyptophile.com

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