Dans le cadre des accords d’Evian, un décret présidentiel du 6 avril 1962 nomme les 12 membres de l’Exécutif provisoire en Algérie. Il sera installé le lendemain.
Le samedi 7 avril, l’Exécutif provisoire est officiellement mis en place à Rocher-Noir, future Boumerdès, qui deviendra le siège administratif de l’Algérie à la veille de son indépendance.
Abderrahmane Farès est ainsi nommé président de cette structure. Emprisonné le 8 novembre 1961 en tant que trésorier du FLN, il est relâché au lendemain du cessez-le-feu pour occuper cette fonction. Sa solide formation politique et sa sagesse font de lui le candidat idéal, autant pour la France que pour le FLN.
Le vice-président de l’Exécutif est Philippe Roth, député de Philippeville. Il est connu pour ses idées libérales et son attachement à la politique du Chef de l’Etat.
En tout, l’Exécutif provisoire compte cinq représentants du FLN, trois algériens non issus du FLN et trois Français.
Lors de l’installation officielle de cette structure, le haut-commissaire du gouvernement français, Fouchet, proclame : « Je vous déclare installés dans vos fonctions, par le décret du 6 avril 1962, du président de la République. La France et l’Algérie comptent sur vous ».
Le président Farès, de son côté, prononce sa première allocution : « Notre devoir sera d’appliquer et de faire appliquer par tous et par tous les moyens, et quel qu’en soit le prix, dans le moindre détail et toutes les conséquences, les accords d’Evian ». Evoquant implicitement les formalités d’union entre les deux pays, il poursuit : « la page du passé que le vent de l’Histoire a tournée, irrévocablement, est un cimetière des occasions perdues. L’intégration, c’est nous et non pas Soustelle qui en avons lancé l’idée, mais la France, craignait que les élus algériens devinssent l’arbitres de sa politique ».
Mais les difficultés qui attendent l’Exécutif provisoire ne sont pas des moindres. Issu d’un compromis, l’organe ne fait pas l’unanimité. En effet, c’est sous le régime de cette structure que le terrorisme de l’OAS connait sa phase la plus violente.
Lorsqu’il est question de recruter 8000 auxiliaires temporaires occasionnels (ATO), l’Exécutif ne parvient, durant le mois de mai, à en recruter que 250 hommes. C’est dire aussi la méfiance du FLN vis-à-vis de cet organe ne correspondant pas vraiment aux thèses des ultranationalistes.
Pourtant, il aura remplit les tâches qui lui incombaient, notamment pour ce qui est des problèmes militaires et de l’organisation du référendum du 1er juillet 1962 en moins de trois mois, puis des bonnes conditions de son déroulement.
Suite à ce scrutin, la structure devient l’Exécutif provisoire de l’État algérien jusqu’au 25 septembre suivant, date à laquelle Abderrahmane Farès remet le pouvoir au président de l’ANC, Ferhat Abbas.
Synthèse Khadija T.
Sources :
Yves Chauveau-Veauvy : « Génération AFN ». Editions Cheminements, 2009
Maurice Flory : « La fin de la souveraineté française en Algérie. In Annuaire français de droit international, volume 8, 1962