Samia Lakhdari fait partie de ceux qui ont répondu à l’appel à la grève lancé par le FLN, le 19 mai 1956. Et comme d’autres étudiants, elle rejoint immédiatement la cause alors qu’elle est en deuxième année de droit.
Son nom est peu ou mal connu, rarement cité, si ce n’est dans le livre témoignage de Zohra Drif « Mémoire d’une combattante de l’ALN. Zone autonome d’Alger » (éd. Chihab. 2013), qu’elle a commencé à écrire peu de temps après le décès de Samia Lakhdari pour réhabiliter ces anonymes qui ont pourtant beaucoup apporté à l’Algérie.
Tout le monde la connait sur cette photo datée du début de l’année 1957 et prise par Ali La point dans la Casbah d’Alger, aux côtés de Zohra Drif, Djamila Bouhired et Hassiba Ben Bouali. Elles sont jeunes, belles et portent toutes une arme.
Samia Lakhdari est fidaïa dans les commandos de la bataille d’Alger. Avec Zohra Drif et Djamila Bouhired, elles ont un jour la mission de déposer chacune une bombe dans les quartiers européens. Samia est chargée de déposée la sienne à la Cafétéria, rue Michelet, ( Drif au Milc Bar et Bouhired dans le hall d’Air France). Cette action vient en riposte à l’attentat de la rue de Thèbes, du 10 août 1956. Cette besogne accomplit par des ultras de l’armée française avait fait plus de 70 morts. Tous des algériens, dont des enfants et des nourrissons.
Samia Lakhdari sera condamnée à mort par contumace en compagnie de la moudjahida Zohra Drif lors du procès de Djamila Bouhired et Djamila Boubacha.
Après l’indépendance, elle poursuit son combat pour d’autres causes nobles, notamment ceux des femmes, puis quitte l’Algérie et s’installe en Tunisie. Elle décède à l’âge de 78 ans, un 3 juin 2012, quasiment dans l’anonymat. Ne reste d’elle que quelques rares photographies et quelques témoignages ça et là, quasiment rien sur sa naissance, sa vie d’avant l’engagement pour l’indépendance… Et c’est bien dommage.
Zineb Merzouk
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