Cela s’est passé un 18 février 1957 … L’ONU reconnait le droit du peuple algérien à l’autodétermination

Examinant de près la question algérienne, l’ONU publie la Résolution 1012 relative au droit du peuple algérien à l’autodétermination.

Quelques jours avant l’ouverture de la 11ème session de l’Organisation des Nations Unies, le FLN lançait un mot d’ordre de grève de huit jours, au vu de faire gagner à la cause algérienne l’opinion internationale. Sa voix sera visiblement entendue puisque l’ONU publie la Résolution 1012 sur la question algérienne, reconnaissant le droit du peuple algérien à l’autodétermination.

Votée trois jours auparavant, lors de la 654ème séance plénière de l’Assemblée Générale de l’ONU, cette Résolution stipule : « Ayant entendu les déclarations de diverses délégations et discuté la question algérienne, considérant la situation en Algérie qui cause beaucoup de souffrances et de pertes en vies humaines, exprime l’espoir que, dans un esprit de coopération, une solution pacifique, démocratique et juste sera trouvée par des moyens appropriés, conformément aux principes de la Charte des Nations unies ».

Mais sur le terrain, cette Résolution ne semble avoir aucun impact puisque le sang coulera encore longtemps sur la terre algérienne. La France coloniale fait la sourde oreille et poursuit sa « mission civilisatrice » sans être inquiété.

Il faudra attendre décembre 1960, alors que le peuple algérien est descendu dans les rues pour faire entendre sa voix, pour que l’ONU vote une autre Résolution sur la « Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux », affirmant avec vigueur le droit à l’autodétermination en refusant tout retard dans l’accession ou l’octroi de l’indépendance, sous quelque prétexte que ce soit, pas même le manque de préparation à l’indépendance.

Il faudra attendre encore deux longues années, émaillées du sang des algériens, deux longues années de négociations, pour qu’arrive enfin l’indépendance.

Le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, ou droit à l’autodétermination, est un principe proclamé pendant la Première Guerre mondiale, du temps de la Société des Nation. Il ne sera pas équitablement appliqué, de sorte que de nombreux peuples en ont été exclus, notamment les peuples colonisés. D’ailleurs, dans l’article 22 de son Pacte, la Société des Nation exprime et justifie le principe d’une « mission sacrée de civilisation ». On peut y lire, entre autre, qu’il existe « des peuples non encore capables de se diriger eux-mêmes dans les conditions particulièrement difficiles du monde moderne ».

Après la Seconde Guerre mondiale, la Charte des Nations Unies réaffirmera le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes avec des objectifs tels que «développer entre les nations des relations amicales fondées sur le respect du principe de l’égalité de droits des peuples et de leur droit à disposer d’eux-mêmes ». Mais une fois de plus, les sujets coloniaux n’y ont pas droit, toujours relégués à un rang inférieur, déshumanisé.

Aujourd’hui encore, ce principe est loin d’être appliqué, puisque des peuples demeurent encore sous l’emprise et la domination d’Etats dits « forts ». Cette emprise, peu importe la forme qu’elle revêt (économique, militaire, culturelle…), n’est rien moins qu’une colonisation, refusant le principe d’égalité des droits des peuples à disposer d’eux-mêmes, perpétuant de ce fait la grille essentialiste du 19ème siècle !

Khadidja T.

Sources :

  • un.org
  • legal.un.org

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