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Cela s’est passé un 14 octobre 1993, assassinat de Mustapha Abada

abadaCela faisait un mois que Mustapha Abada n’occupait plus le poste de directeur de la télévision algérienne, lorsqu’il fut lâchement assassiné.

N’ayant plus la charge de travail qu’impose ce poste, Mustapha Abada décide de s’occuper plus sérieusement du suivi des travaux de sa villa en construction dans la localité d’Aïn Taya, située sur la côté-est à vingt-cinq kilomètres d’Alger. Il avait pris l’habitude de s’y rendre souvent.

Le jeudi 14 octobre 1993, accompagné de sa femme et de ses trois jeunes filles, âgées de 12, 9 et 4 ans, il quitte son domicile d’Alger-Plage à Aïn Taya. Il dépose sa femme au centre-ville pour faire des courses et continue, avec ses trois filles, vers sa nouvelle maison encore en chantier.

Il est 12h20 lorsque, son inspection des travaux terminée, Mustapha Abada s’apprête à rejoindre sa femme.

Sa voiture est garée à la rue N au bout de laquelle se trouve sa résidence. Les filles montent dans la voiture tandis que leur père, à l’arrière, se penche sur le coffre. Il ne verra pas le tueur, une vingtaine d’années, qui s’approche derrière lui et, arrivé à sa hauteur, sort calmement son pistolet et froidement, lui loge une balle dans la nuque. Une seule. Mustapha Abada s’écroule, mort sur le coup.

Ce deuxième assassinat qui touche les journalistes de la télévision jette l’émoi parmi eux.

Dans un communiqué, le ministre de la Communication de l’époque, Mohamed Merzoug, réagit fermement : « Il est temps que tous les Algériens constituent un front uni contre cette intolérable atteinte au premier des droits humains, le droit à la vie (…). L’acte inqualifiable dont a été victime M. Abada Mustapha interpelle la conscience nationale face aux semeurs de mort (…). Aujourd’hui les forces du mal et de la destruction dirigent leurs balles assassines contre tous ceux qui peuvent constituer un obstacle à leur œuvre d’anéantissement du pays. »

  • Lazhari Labter, « Journalistes algériens. 1988-1998. Chronique des années d’espoir et de terreur ». Chihab Editions, 2005.

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