Casbah est issu du mot arabe qasabah qui signifie « roseau ». « Ce matériau était autrefois utilisé pour ses propriétés ergonomiques et économiques, dans la construction des toitures en tant qu’isolant thermique (contre la chaleur, le froid et l’humidité). Se substituant au bois, ce matériau avait connu un usage très large notamment dans les anciennes médinas édifiées généralement en bordure des fleuves ou des cours d’eau où cette plante abondait, à tel point que les ruelles des anciennes médinas étaient couvertes par des toitures en roseau. »
Celle que nous connaissons sous le nom de casbah d’Alger est une ville-cité qui existe depuis plus de 2000 ans. Elle fut le noyau urbain de la ville d’Alger depuis la plus haute antiquité, puis comptoir phénicien au IV e siècle avant d’être refondée sur les ruines romaines d’Icosium par le Prince Bologuine Ibn Ziri ibn Menad au cours de la deuxième moitiée du 10ème siècle. Dès lors, elle fut dotée d’une Kasbah (citadelle forteresse) que l’on situa au niveau de Sidi Ramdane, et que l’on appela dans un passé récent : l’ancienne Kasbah (El Kasba lekdima). Elle fut alors, la défenderesse d’El Djazair banou mezghenna, et ce jusqu’à l’arrivée des ottomans au 16 éme siècle.
le mot casbah, s’est définitivement implanté dans la langue française après la colonisation de l’Algérie en 1830, et à tout d’abord désigné le palais et la citadelle du souverain, puis la partie fortifiée d’une ville arabe, avant de s’appliquer presque exclusivement avec une majuscule à la vielle ville d’Alger. Le terme a ensuite été repris dans le langage populaire avec le sens de maison : une baraque, puis un sens péjoratif associant la casbah à une maison close, avant de signifier « domicile familial » dans un langage plus moderne, usité dans les banlieues.
Il convient de conclure sur l’état de l’antique citadelle, qui tombe aujourd’hui en ruine, sous le regard inerte, de ses habitants et des autorités gouvernementales. Ironie du sort, celle qui a toujours su protéger les siens, contre les armes les plus puissantes se retrouve aujourd’hui sans défense contre les affres du temps, et de l’oubli!
Mira B.G
Sources :
- Dictionnaire étymologique des mots français venant de l’arabe, du turc … Georges A. Bertrand
- Dictionnaire amoureux de l’Algérie, M. chebel
- Histoire de la Casbah, B. Babaci : Babazman.com
- BDLP-Internationale, Algérie