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Histoire d'Algérie

Annie Steiner, femme de cœur

Née le 7 février 1928 à Hadjout, près de Tipaza d’une mère française et d’un père d’origine italienne installée depuis longtemps en Algérie comme directeur d’hôpital, Annie Florio de son nom de jeune fille est d’une famille aisée, installée en Algérie depuis trois génération. Elle fait son lycée à Blida dans l’établissement Duveyrier (aujourd’hui Ibn Rochd), pépinière nationaliste où viennent tout juste de passer Abane Ramdane, Ali Boumendjel, Benyoucef Benkhedda, Saad Dahlab, Mhammed Yazid et Mohamed Lamine Debaghine. Elle suit ensuite des études de droit  à Alger et commence à travailler en tant que juriste où elle côtoie les difficultés des Algériens.

A 26 ans, elle entend l’Appel du 1er novembre et exprime sa joie, ce qui lui vaut d’être plus ou moins écartée par ses proches. Car elle est mariée depuis 3 ans à l’architecte suisse Rudolf Steiner et a deux filles avec lui, et elle va quitter le confort matériel et familial pour rejoindre le réseau de la Zone Autonome d’Alger à l’époque sous la direction de Yacef Saadi.

Annie Steiner, enfant pied-noir, va rejoindre la Bataille d’Alger jusqu’à son arrestation le 15 octobre 1956 où elle est incarcérée à Serkadji, ex-Barberousse puis condamnée à 5 ans de prison en tant qu’agent de liaison. Elle passe à la prison de Maison Carrée, El Harrach, et son activisme en prison pour obtenir des droits lui vaut trois mois dans la prison disciplinaire de Blida. Transférée ensuite en France, elle est libérée en 1961 et se rend immédiatement en Suisse pour tenter de récupérer ses deux filles sous la garde de son mari qui a fui l’Algérie après l’arrestation de sa femme tout en obtenant le divorce, furieux qu’elle ait rejoint la cause algérienne. Elle perd son procès pour les garder et rentre en Algérie, qui vient d’obtenir son indépendance.

Pauvre et démunie, elle est accueillie par ses « sœurs », militantes algériennes dont elle a partagé les longs moments de prison. Émue, elle opte pour la nationalité algérienne et s’engage comme directrice au secrétariat général du gouvernement, poste qu’elle occupera pendant 30 ans.

La Moudjahida Annie Steiner est décédée dans la soirée du mercredi 21 avril à Alger à l’âge de 93 ans. Elle sera inhumée le jeudi 22 avril, en début d’après-midi au cimetière d’El Alia à Alger.

Chawki Amari

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