Chansonnier, comédien, auteur et compositeur … Un des plus grands talent, pour ne pas dire le seul, du music-hall algérien … Mohamed El Kamel, de son vrai nom, Mohamed Hamel est né en 1919. Il a bouleversé la chanson algérienne en s’attaquant véritablement à la chanson moderne ; passant du jazz au tango et de la rumba, aux chansons tziganes.
Ce phénomène de l’époque a entamé sa carrière en jouant du tambourin «tar», dans l’orchestre de la société Al Motribyia, dirigée par Mahieddine Bachtarzi.
C’est lors de ses interprétations dans des troupes théâtrales comiques, qu’on découvrit son talent, mais ce n’est que sous l’aile de son maître Rachid Ksentini qu’il s’est dévouée à la chanson comique et satirique.
Il a commencé par les chanson que lui composait son maître. Des chansons destinées à lutter contre les mauvaises mœurs et l’abandon des bonnes traditions sous prétexte de progrès et de suivre la mode. De toutes les nombreuses chansons du style, enregistrées sur disques, il n’en reste qu’une petite partie, dont la chsnson «Achatah ya loulou».
Mohamed El Kamel se mettra, tout de suite après, à écrire ses propres chansons et ses monologues. Après avoir quitté la troupe de Bachtarzi, Kamel créera sa propre troupe avec aquelle il fera de nombreuses tournées dans différentes régions du pays et à l’étranger. Il finira par résider à Paris où il rencontrera M. Iguerbouchen. La collaboration entre ces deux artistes sera bénéfique pour la chanson algérienne à laquelle elle donnera un souffle nouveau, en y introduisant des airs et des rythmes occidentaux ; c’est ainsi que, sans abandonner totalement la chanson comique, El Kamal composera des chansons d’amour dont il confiera l’interprétation à de nombreux artistes de l’époque. Ainsi, à Salim Halali, il donnera Rit Ezzine, El Andaloussia, Nadira, Mounira, et l’immortelle Arjaâ Lebladek. El Kamal a enregistré de nombreux disques ; ses possibilités artistiques étaient grandes. Il a consacré sa vie à élever le niveau de la chanson et à lutter pour le bien de sa nation jusqu’à sa mort, survenue le 9 janvier 1956.
Rappelons qu’El Kamal a participé à de nombreux films dont «la chanson à Meriem» avec M. Jamoussi, Keltoum et Touri. El Kamal aura beaucoup d’émules, citons : Touri, Rouiched, Hilmi, Tayeb Aboulhassan, Hassan el Hassani, Djaâfar Bek, Boualem Rabia, Sid Ali Haouet. Après eux viendra toute une génération de comiques qui continueront la tradition : Ali Kahlaoui, Hamidouch, Ahmed Benaceur, El Hadj Abderrahmane connu sous le nom de l’inspecteur Tahar et son Apprenti Yahia Ben Mabrouk, le comique kabyle Amar Ouhadda, Ahmed Kadri dit Krikèche et son compagnon Hamid, Kaci Tizi-ouzou et le comique Hssinou.
Mounira Amine-Seka.
Source : « Dictionnaire des musiciens et interprètes algériens », Achur Cheurfi – Editions ANEP – 1997.