Artiste peintre, miniaturiste, céramiste et décorateur, de son vivant, il était l’un des doyens des plasticiens algérien.
Né à la Casbah le 9 février 1915, Abderrahmane grandit dans une atmosphère d’artistes. Dés l’âge de 8 ans, il prend des cours de dessin et de céramique à l’Ecole des Beaux-arts. A l’âge de 10 ans, parallèlement à ses études, il suit des cours à la société des Beaux-arts et décroche avec succès son diplôme en 1933.
Peintre et décorateur confirmé, il décide de créer son premier atelier de décoration en 1945, après sa démobilisation, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’année suivante, il rejoint la Société des Beaux-arts dirigée alors par l’artiste Camille Leroy où il enseigne durant 25 ans avant d’en prendre la direction jusqu’à sa retraite en 1988. En parallèle, il poursuit son activité artistique dans son atelier sis à Bab El-Oued (Nelson), avant d’en acquérir un autre aux Champs-de-manœuvre qui sera plastiqué par l’OAS en 1962.
Abderrahmane Sahouli côtoie de grands artistes comme Mostefa Ben Debbagh, Mohamed Temmam, M’hamed Issiakhem, Mohamed Bensemmane, ou encore l’homme de lettres, Boudali Safir, qui dirigea la Société des beaux-arts dans les années 1960. Il fait partie de ces artistes passionnés qui trimballaient leur chevalet pour immortaliser à travers les venelles de La Casbah ou le quartier des Tagarins, les paysages et scènes de vie d’El Djazaïr
On lui doit la création de plusieurs affiches de cinéma, dont celle du Vent des Aurès, ainsi que la décoration des fonds de scène du TNA du temps de Mahieddine Bachtarzi qui le sollicite régulièrement.
Lors du Festival panafricain, en 1967, le comité d’organisation fait appel à Abderrahmane Sahouli pour la réalisation de grandes fresques.
De 1972 à 1975, il élabore une série de timbres-poste dédiés au 1er Festival de la jeunesse, au 20ème anniversaire du déclenchement de la Révolution et à la collecte et la transfusion sanguine.
Passionné, il consacre tout son temps à son art. Son univers pictural est peuplé de motifs inspirés de l’artisanat et de personnages de la Casbah millénaire. Il participe à plusieurs expositions individuelles et collectives en Algérie et à l’étranger, dont Cuba et la Libye.
En juin 1999, il monte sa dernière exposition au Palais de la Culture Moufdi-Zakaria, à Alger. En tout, une cinquantaine d’œuvres entre peintures sur toile et sur verre, des aquarelles et des miniatures, de style figuratif, comprenant des paysages (port d’Alger, Casbah, Biskra) et des natures mortes.
A l’occasion de la Journée nationale de l’artiste, le 8 juin 2005, la Société des beaux-arts lui délivre un diplôme en guise de reconnaissance à son parcours au service de la culture et du patrimoine artistique algériens. Parmi ses élèves, on retrouve des noms comme Hamchaoui, Douadi et Bencheikh.
Abderrahmane Sahouli peindra jusqu’à la fin de sa vie. Le poids des ans ne l’a jamais empêché de brandir son pinceau. Il décédera le 5 septembre 2011, à l’âge de 96 ans.
Sources :