Après la prise d’Alger, Hussein Dey, qui a capitulé, est contraint à l’exil. Il quitte Alger le 15 juillet 1830 à bord de la frégate la Jeanne d’Arc pour Naples.
On peut très bien imaginer les sentiments de Hussein Dey les jours qui ont suivis la chute d’Alger. Obsédé par l’idée qu’il aurait pu éviter cette catastrophe, qu’il y avait forcément une autre manière d’agir. Mais laquelle ? Le 5 juillet, lorsqu’il capitule, il n’a qu’une chose en tête : que la population soit épargnée. Elle ne le sera pas…
Après sa capitulation, il a été clairement stipulé qu’il serait exilé. Après moult alternatives, il a été décidé qu’il s’établirait à Naples. Ce jour là, la frégate la Jeanne d’Arc avait été préparée, dès le matin. Mais selon des observateurs, pour des motifs religieux, le dernier Dey d’Alger préféra partir après le coucher du soleil.
Sa suite était constituée de cent dix personnes. On y comptait cinquante-cinq femmes, dont quatre seulement avaient le titre d’épouses. Son gendre et toute sa famille l’accompagnaient également.
A huit heures du soir, Hussein sortit de sa maison à pied. Ses femmes étaient transportées dans des palanquins fermés et les esclaves suivaient sur deux rangs. Tous étaient silencieux.
Les habitants d’Alger ne témoignèrent aucune sympathie pour leur ancien maître. Hussein Dey espérait certainement voir du monde venir le saluer, lui rendre un dernier hommage… Il n’y avait que quelques curieux sur le seuil de leurs portes.
« Pendant tout le trajet de sa maison au port, la figure du pacha resta calme et sévère; sa contenance était noble et digne; il semblait supérieur à son infortune. Mais lorsqu’il fut à bord de la frégate qui devait le transporter à Naples; lorsqu’il se vit seul au milieu de sa famille, sans gardes, sans officiers, presque sans esclaves; lorsqu’il vit toutes les batteries rester muettes ; Oh ! Alors ce silence lui révéla l’immensité de sa chute; il se prit à verser d’abondantes larmes, et plusieurs fois il jeta de douloureux regards sur cette Casbah où pendant douze ans il avait commandé en maître absolu.» (Léon Galibert).
Le départ du Dey fut suivi, le lendemain, de celui des janissaires. Ils avaient été désarmés au préalable et reçurent deux mois de soldes avant leur embarquement.
C’est ainsi que s’est achevé le règne du dernier Dey d’Alger. Il fut certainement le plus malin, puis qu’il avait réussis à se maintenir durant douze années sur le trône, alors que la moyenne était de trois ans et neuf mois.
Il résidera pendant 3 ans en Italie et mourut à Alexandrie, en Egypte, en 1838. Un quartier d’Alger porte son nom.
Z.M.
Sources :
- « L’Algérie ancienne et moderne », par Léon Galibert. Edité par Furne et cie, 1844
- Mahfoud Kaddache, L’Algérie durant la période ottomane, Alger, OPU, 1992.
- https://www.amal-50.org/amal/
3 commentaires
…..IL N EN MÉRITE AUCUN…..JE NE COMMENTE QUE POUR LES HOMMES MORTS LES ARMES A LA MAIN…..PAS SUR LES PISTONNES…
PLEURE COMME UNE FEMME LÀ CITÉ QUE TU N’AS PU DÉFENDRE COMME UN HOMME. TRISTE SORT,AUTANT MOURIR QUE DE SUBIR CETTE HUMILIATION.
Le fait qu’ un quartier important d’Alger continue à porter son nom est une honte et une hérésie.
Il faut rappeler que la commune de Hussein Dey a été créée et ainsi baptisée par les autorités coloniales.
Ce ne pouvait être que pour services rendus.
Il a, en effet, livré Alger aux conquérants français sans résistance notoire.