L’Algérien Ould-Makhloufi remporte le championnat d’Afrique de boxe professionnelle à Alger en catégorie légers, en battant le Ghanéen Joe Tereh aux points, à l’issue d’un combat de 15 rounds.
Né à Boufarik en 1944, Abdelkader Ould-Makhloufi avait entamé sa carrière à l’âge de seize ans au Boxing Club de la Mitidja. « Je me suis entrainé pendant quatre ans avant de monter sur le ring pour aborder mon premier combat. » avait-il confié à un journaliste de la Tribune il y a quelques années.
Il serale premier champion d’Afrique dans le cadre de l’ABU (African Boxing Union) après les indépendances africaines, après avoir battu à Alger en 1973 le Ghanéen Joe Teteh (catégorie plumes), le 15 décembre 1973. Il gardera son titre durant quatre années, puis abandonnera la boxe par manque de moyen et de soutien.
Ces difficultés le contraindront à quitter l’Algérie pour la France. Il y intègre le Ring de Montreuil, un club de boxe où il disputera 58 combats professionnels, managé par Jean Traxel, dans la catégorie des poids légers et plumes.
Il est aussi le seul Algérien à avoir disputé à ce jour, un « vrai » championnat du Monde (WBC) en 1977 dans la catégorie des plumes, devant le champion japonais Shibata, qu’il n’a pas pu gagner, à cause des conditions difficiles dans lesquelles a été préparée et a eu lieu cette confrontation.
Durant les années 70, des journaux français lanceront une rumeur sur sa naturalisation. Rumeur démentie par le boxeur. Dans un entretien au Soir d’Algérie, il explique «Je dois préciser que lorsque j’ai opté pour le professionnalisme en France, j’ai battu tous mes opposants français. A ce moment-là, on me disait que je pouvais être champion d’Europe. Mais pour ce faire, il fallait que je dise oui à la nationalité française, ce que j’ai refusé parce que j’ai vécu, à 17 ans, les horreurs commises par la France en Algérie, notamment en 1958. Toutefois, la presse sportive française ne cessait de relater mes exploits ». De même qu’il raconte pourquoi il s’est retiré de la boxe : « On m’a plutôt poussé vers la porte. Lorsque j’ai raccroché les gants, j’ai passé tous mes diplômes d’entraîneur en France, à l’INS, et quand je suis revenu en Algérie, je me suis retrouvé à la Fédération où j’ai élaboré tous les textes relatifs à la commission de boxe professionnelle. A l’époque, les journalistes me téléphonaient souvent et je m’exprimais régulièrement sur ce projet. Mais le président de la Fédération n’appréciait pas que je lui fasse de l’ombre et il n’a pas trouvé d’autres excuses que de me signifier que je ne pouvais pas être DTS du club de Boufarik et membre de la Fédération. A ce moment-là, j’ai choisi de quitter la fédération. »
Aujourd’hui,Abdelkader Ould-Makhloufi a 70 ans et il est à la retraite. Il se consacre à l’écriture, notamment pour témoigner de son expérience sur les rings et le monde de la boxe en général.
Synthèse K.T.
Sources :
- Le Soir d’Algérie du 08/06/2011. Interview réalisée par H.B. « Abdelkader Ould-Makhloufi (Ancien champion de boxe). «Boumediene connaissait tout sur la boxe»
- La Tribune du 28/08/2011. « Abdelkader Ould-Makhloufi, une légende de la boxe algérienne, à la Kheïma de solidarité de La Tribune. Exemple vivant du professionnalisme et de l’amour de l’Algérie », par L.M.