Hafsa Zinaï Koudil est née le 13 septembre 1951 à Aïn Beïda, dans l’Est de l’Algérie. Elle y suit ses études primaires et secondaires et est très remarquée par ses professeurs pour ses dont pour le récit.
Installée par la suite à Alger, elle poursuit ses études en développant ses aptitudes au roman dans des conditions très difficiles où il lui faut allier son devoir d’épouse et de mère de quatre enfant, au plaisir d’écrire.
A l’âge de 33 ans, elle publie son premier livre en 1984 chez ENAL, « La fin d’un rêve », un roman en grande partie autobiographique, rappelant quelques années de son enfance pendant la guerre de Libération au sein d’une famille engagée dans la résistance.
Hafsa Zinaï Koudil signe son deuxième roman « Le pari perdu » en 1986, toujours chez ENAL. Il s’agit d’une histoire poignante autour d’une jeune femme dont la vie est loin d’être un conte de fée. En 1990, elle publie un troisième roman, « Le Papillon ne volera plus » (Alger, ENAP 1990), puis un quatrième, « Le passé décomposé » (1992).
Au début de ce qu’on appellera la décennie noire, la romancière se tourne vers le cinéma. Elle travaille d’abord comme assistante à la réalisation, avant de réaliser son premier film en 16mm, tourné clandestinement entre 1992 et 1993, « Le démon au féminin » (Ash-shaytan imra’). Ce film qui obtient le grand Prix du public au festival d’Amiens, dénonce la diabolisation de la femme par le FIS comme par ceux qui se disent démocrates. Quelques temps plus tard, la réalisatrice reçoit le Prix des droits de l’Homme.
En 1997, Hafsa Zinaï Koudil signe un cinquième roman en France, chez Plon, « Sans voix », qui puise son essence dans une réalité tragique, à savoir l’histoire d’une femme en exil. Le roman est traduit en norvégien, ce qui vaut à l’auteure une invitation à Oslo pour une vente-dédicace, initiée par un éditeur en collaboration avec l’université d’Oslo.
Condamnée à mort par les intégristes la romancière et cinéaste, Hafsa Zinaï Koudil a dû fuir l’Algérie pour se réfugier alternativement en France et en Tunisie.
Elle arrive à l’écriture « presque par dissidence », comme elle est arrivée dans le cinéma « par bravade », pour réagir contre une vie tracée. L’écriture est pour elle une sorte de délivrance, le cinéma est certainement sa manière de se révolter contre l’ordre établi, mais l’objectif en est d’atteindre plus de monde à travers l’image, toujours plus frappante.
Enfin, notons que la romancière et cinéaste est également comédienne. Elle apparait dans « Viva Lalgdjéri » de Nadir Moknèche (2003) et « Moriturie » de Okacha Touita (2007), (d’après le roman de Yasmina Khadra)
Synthèse K.T.
Sources :
- https://ecrivainsmaghrebins.blogspot.com
- https://ainbeida.voila.net
- https://www.khouasweb.123.fr
- Jean Déjeux : « La littérature féminine de langue française au Maghreb », KARTHALA Editions, 1994
- https://www.depechedekabylie.com
- https://www.vitaminedz.com
- https://www.africultures.com