Son nom est peu connu, pourtant, ce militant a joué un grand rôle dans la réalisation de l’hymne national Qassamen, ainsi que de nombreuses missions délicates.
Rebbah Lakhdar est né le 26 février 1917 à Aumale, dans l’Algérois, d’un père fellah décédé en 1929. Il obtient son certificat d’études et travaille comme receveur de tramway à Alger. En parallèle, il est ailier gauche dans l’équipe de l’A.S. Saint-Eugène. Il adhère au PPA en mars 1937 et se retrouve très vite cadre de l’organisation à Belcourt (Belouizdad).
Entre 1943 et 1945, Lakhdar Rebbah accomplit son service militaire dans le Génie/Sapeur-pompier. Après la guerre, il ouvre un café à Alger, puis un magasin de poste radio.
En 1947, il est élut conseiller municipal MTLD d’Alger et délégué au congrès du PPA. Parallèlement, il anime un club sportif d’athlétisme.
Alors qu’il se porte candidat à l’Assemblée algérienne, il est arrêté en 1948 et emprisonné à Barberousse. A sa libération, il reprend ses activités militantes. Son domicile, rue El Ghazi, à Belcourt, sert de lieu de réunions politiques, dont celle célébrant l’anniversaire de la mort de Kehal Arezki ou Mohamed Douar. Il héberge également les militants clandestins de l’OS, recherchés par la police et se tient à l’écart lorsque commence la crise entre messalistes et centralistes.
Dès novembre 1954, il rejoint le FLN et son domicile sert de dépôt aux armes servant au déclenchement de l’insurrection dans la capitale.
Son premier contacte avec Abane Ramdane, est daté de février 1955. Ce dernier récemment libéré, lui demande de rencontrer les formations et personnalités politiques.
Lors de l’une des réunions tenues chez lui, en juin 1955, avec Abane, Ben Khedda, Amara et Hanafi, la décision est prise de composer un nouvel hymne national. Lakhdar Rebbah rencontre, le lendemain, Moufdi Zakaria à la rue d’Isly, au niveau du café L’Express. Le poète accepte et s’atèle de suite à sa mission, au 2 rue Blandon, non loin de la place Chartes, et remet le lendemain le texte qui deviendra l’hymne de l’Algérie.
En parallèle, Rabbah prend contacte avec Aïssat Idir pour la création d’un syndicat algérien. Il fabrique aussi le premier poste émetteur du FLN vers la fin de l’année 1955, au 9 rue Médée.
En 1956, il crée et anime l’Union Générale des Commerçants Algériens, sous l’égide du FLN. Il est arrêté le 11 avril de la même année, à Kouba, dans dans la maison de Moufdi Zakaria. Déplacé d’un commissariat à un autre, il est torturé entre le 11 et le 27 avril, puis interné successivement à Barberousse, Maison-Carrée, Lambèze et enfin à Loos-lès-Lille.
Après l’indépendance de l’Algérie, Rabbah est élu député en septembre 1964. Par la suite, il se retire de la vie politique et se consacre à ses activités personnelles, jusqu’à son décès en 1989, à Alger où il est inhumé.
Synthèse K.T.
Sources :
- « Dictionnaire biographique de militants nationalistes algériens. 1926-1954 », par Benjamin Stora. L’Harmattan, 1985.
- https://www.lexpressiondz.com