Trois jours avant la noce, la mère de la mariée a pris soin de faire la réservation du Bain Maure, où la Machta, les membres proches de la famille, les voisines et amies sont conviées à assister à cette importante cérémonie.
La veille, les préparatifs vont bon train, de la fabrication du Saboun E’dzaïr (pâte gluante appelé aussi savon noir faisant office de shampoing), au T’fel (Argile blanc que l’on peut appelé aussi Rassoul) permettant d’avoir une chevelure souple et apportant une douceur à la peau. Bien évidemment tous ces produits sont préparés à la maison. Ils seront mis dans des petites tasses en cuivre superposées les unes sur les autres appelées communément ‘’ M’Raques ‘’, avec une tassa et d’autres produits nécessaires à la toilette d’une femme, qui à leur tour seront déposés au fond d’un récipient en cuivre appelé ‘’ Mahbess El Hammam ‘’ recouvert d’un tissus carré richement brodé et attaché d’un beau ruban en satin blanc ou rose.
La sortie de bain, les serviettes, les Bnikas et Aâbrouk, ainsi que le linge de la mariée sont mis soigneusement au fond d’une Sapa en life (Grand et profond coffret avec couvercle, richement décorée recouvert de tissus en satin et rubans avec glace, pochettes à l’intérieur). Signalons au passage que le life est une matière plus souple, plus malléable et moins rudimentaire que l’osier
Le matin même, la Tiaba (Masseuse du bain) attitrée, aidée d’une proche de la famille, vient emporter au bain les valises et objets cités ci-dessus, et préparer la venue de la mariée en grande pompe.
N’oublions pas la mise en boite des gâteaux, limonade ou thé, qui doivent être distribués à tous les convives, ainsi qu’aux clientes éparses se trouvant au bain, après que la mariée soit sortie de Bit Eskhrouna (pièce à vapeur chaude) pour aller se reposer à Bit Elbarda.
Au retour du Hammam et cela dans une ambiance féerique, la majorité des invités intimes restent au domicile parentale pour passer la soirée du henné (Hanat Babaha). A cette époque, il était strictement interdit à toute jeune fille de s’épiler les sourcils ou de se maquiller jusqu’à cette fameuse soirée où la Machta ou une proche la prenait en charge la mettant en valeur, pour le lendemain jour de la Tasdira qu’on appelait aussi Khouwara).
Le lendemain sera un grand jour dans la vie de la jeune future mariée… (à suivre)
- Image : peinture mariée algéroise, par E. Dechers, 1945
- Image en UNE Femme algérienne par Frederick Arthur Bridgman (1888).
Écrivain-chercheur en histoire
Retrouver la première partie L’Machtâa (présentation), sur babzman
https://www.babzman.com/2014/lmachtaa-laccompagnatrice-des-futures-epousees-par-b-babaco/
1 commentaire
C’est exactement ça, on faisait entrer la mariée dans la pièce chaude du hamama sous les youyou, elle portait une belle fouta rose (harar) ds bougies et une petite pièce lui etait reservée ainsi qu’à sa famille et amies – Au sortir de la salle chaude après le bain les quiqaates ou des ftiras (gateaux avec glaçage) et des boissons sont offerts aux accompagnatries