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Le Ramadan à l’époque du Canon !

Canon de Ramadan à Guelma en 1940

Nous souhaitons vous parler d’un temps où Alger était blanche et le ramadan était une fête. Au 19e s., à l’approche du mois sacré, la Casbah bouillonnait. « Ramadan arrive ! » claironne-t-on un mois auparavant dans les rues de la Casbah. C’est normal, car, le ramadan, était dépeint, dans toutes les bouches comme un invité de marque. Pour les ménagères, c’était l’occasion de faire le grand nettoyage. Elles savonnaient les murs, bichonnaient les cuivres et la grande vaisselle. De même, elles attachaient du raphia au bout d’un manche à balai pour enlever la poussière et les toiles d’araignées enfouies dans les «ghourfates». L’extérieur n’était pas délaissé pour autant. Avec de la chaux, provenant du sud algérien, les hommes enduisaient les murs anciens de leurs maisons. Quant à la chaux extraite de la Carrière Jaubert, elle servait à blanchir les terrasses et l’extérieur des douérettes. On y ajoutait de la poudre d’alun et des morceaux de figues de barbaries. Un enduit qui résiste aux intempéries.

De plus, riches et pauvres, s’attelaient à s’approvisionner en denrées alimentaires non-périssables afin de constituer des réserves importantes. À cette époque, on mangeait ce qu’on avait pu stocker. Aux souks ou chez l’épicier du coin, le mot «makache» n’avait point sa place. Les commerçants affirmaient «hadar» et veillaient à maintenir les prix alimentaires stables. Le voilà de nouveau ! Toute la Casbah le célébrait avec faste.

En ce temps, les lampes électriques n’existaient pas. On éclairait les maisons et les rues avec des lampes à huile. Pas de téléphone, pas de radio ni de télévision, les habitants de la Casbah avaient un procédé astucieux pour connaître avec exactitude l’heure du ftour. Ils se mettaient aux terrasses des maisons pour apercevoir l’imam de la Grande Mosquée. Celui-ci hissait deux drapeaux en haut du minaret. Le drapeau blanc annonçait l’approche de l’heure du ftour. Quelques minutes après, il le fit descendre pour hisser le drapeau vert annonçant officiellement la rupture du jeûne. Cette pratique a disparu durant les années 40 pour céder place au coup de canon ! Pendant toute la durée du mois, deux coups de canon tirés l’ un au lever et l’ autre au coucher du soleil, annoncent chaque jour le commencement et la cessation du jeûne.
À cette époque, les habitants chantaient une litanie prémonitoire – celle chantée à Alger :

ادن ادن يا شيخ با ش يضرب المدفع
هو يعمل بم بم
و انا نعمل هم هم
هو ما يضربشى و انا ما نكولشى

– Adhin Adhin Ya Cheikh Bach Yadroub El Madfaâ
-Houa Ya3mal Boum Boum
-Wa Ana Na3mal Ham Ham
-Houa ma Yadhrobchi ,Wa Ana ma Nakoulchi

Celle chantée à Constantine :
-Aw Dharab A Laâreb
-Ya Karchi Noudhi Tahchi
-Bel Djarri. Wa KousKoussi 

Source : https://bibamous.skyrock.com/3107552031-Le-Ramadan-a-l-epoque-du-Canon.html

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