Le vieil homme le regarda longuement et lui répondit par une question : «Wa âalaykoum essalam, jeune homme. J’aimerai savoir : Comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens?». Le jeune homme répondit sur un ton un peu triste : «Egoïstes et méchants, c’est la raison pour laquelle j’étais bien content de la quitter.». Le vieillard répondit avec un air désolé: «tu trouveras les mêmes gens ici».
Le lendemain, un autre voyageur qui passa la porte de la médina, lui posa la même question : «Salamoun âalaykoum, sidi. Je viens d’arriver dans la région. Comment sont les gens qui vivent dans cette ville?». Le vieil homme répondit encore une fois par la même question : «Wa âalayykoum essalam, ya zaiyr (visiteur). Dis-moi, mon garçon, comment étaient les gens dans la ville d’où tu viens?» Ils étaient aimables et accueillants. J’avais de bons amis et j’ai eu du mal à les quitter, répondit le jeune voyageur.
Tu trouveras ici les mêmes, répondit le vieil homme avec un sourire, en tapotant l’épaule du jeune homme.
Un homme de la médina du vieux monsieur, assis tout près de là, avait assisté aux deux dialogue. Etonné des deux réponses différente concernant cette même ville, il lui en demanda la raison de la différence des réponses aux questions identiques des deux nouveaux venus. Ce dernier s’assis, invita son interlocuteur, prend une gorgée de thé et sourit en répondant :
«Vois-tu mon enfant, chacun porte en lui sa vision du monde. Et celui qui ouvre son cœur change aussi son regard sur les autres.».
Conte soufi.