En Afrique, et plus précisément au Sahara, on compte plus de 10000 Sites, dont les plus connus sont à Tissonkaï, Djabarren, au sud des monts Atlas, ou dans le Tibesti, mais les témoignages rupestres les plus cités, restent ceux que l’on peut admirer, dans le Tassili n’Ajjer, en Algérie.
Introduction à L’Art Saharien
L’apparition de l’art préhistorique du Sahara, et dont les plus anciennes manifestations connues remontent à plus de 20 000 ans, coïncide avec le début de l’ère dite « Ibero-Maurusienne » (peuple du littoral méditerranéen) et s’étend jusqu’à la protohistoire, période immédiatement antérieure à l’apparition de l’écriture.
Dans l’ensemble, l’art rupestre considéré plus récent, diffère de l’art pariétal de manière radicale. D’une part, il est beaucoup plus narratif, faisant de la vie quotidienne qui était régulièrement éludée par les paléolithiques, un sujet courant. D’autre part, les techniques de représentations qui sont à présent : la gravure, l’incision et la peinture, seront réalisées à l’aide d’une palette de couleur plus variée qu’à l’ère précédente. Les sujets sont également plus divers : on y voit désormais des hommes, plus d’animaux, des armes, des scènes de guerre et de chasse.
Au début du VIIIe Millénaire av. J.-C., apparaît une culture dénommée Capsienne, (de Capsa, aujourd’hui Gafsa Tunisienne), dont la présence est surtout attestée dans l’actuelle Algérie et qui, juxtaposée à la culture précédente, forme le fond du peuplement maghrébin contemporain. L’ère Capsienne est annonciatrice de nombreuses évolutions qui touchent l’ensemble des aspects de la vie. De ce fait, en marge de la peinture rupestre, les Capsiens mirent au point un art domestique et ornemental qui comprend nombre de coquillages, dents, et vertèbres perforés servant à la réalisation de colliers. On trouve également les vestiges d’assemblages en pierres naturelles, rondelles de poterie…Qui auraient servit à la confection de bracelets et pectoraux.
Ainsi, les premiers ateliers de céramiques sont attestés dès le VIIIe millénaire av JC au tassili Azjer.
La révolution du néolithique
Elle débute au Maghreb (du VIII e au IV e millénaire AV. J-C) et avec elle l’art se diversifie et s’affine dans les gravures rupestres de l’Atlas Saharien. Des animaux Africains sont gravés et non plus peints, nous permettant ainsi la récolte d’éléments précieux sur la faune d’alors. On retrouve également de jolies mises en scènes gravées, telle que celle du kef Messiour (près de Sedrata) et qui représente un lion dévorant un sanglier. En marge de ces représentations de scènes de chasse, on remarque la figuration de troupeaux, ce qui indique le pastoralisme de gros cheptel.
Au Tassili, les teintes des peintures se diversifient et comprennent désormais le bleu, le jaune, le violet… l’art se fait plus narratif, et dans la mise en scènes d’êtres humains, on constate l’apparition d’une population blanche, que l’on considère venue d’Orient. Le sens du mouvement de ces peintures, fortes en détails et en couleurs, est saisissant. Les femmes y sont figurées parées, les hommes arborant des peintures sur la figure… La seule vitrine reliant nos deux mondes, se fait plus clairs et plus détaillés.
A partir de 2000 AV J-C, le néolithique final marque la fin de la préhistoire, et l’art se fait plus élancé, plus aérien, avant de disparaître brutalement. Les dernières périodes avant la raréfaction de ces peintures continuent de mettre en scène la faune Africaine, et on constate que certains animaux tels que l’éléphant et l’hippopotame ont disparu, indication de l’assèchement de la région. La stylisation des formes dans les peintures est poussée à son paroxysme. L’apparition du règne du cheval coïncide avec la figuration de formes aérienne, d’où l’appellation du style du galop volant. Les corps humains sont réduits à des schémas, au même moment qu’apparaît l’écriture libyque/paléoberbère. Il est considéré comme l’un des plus anciens alphabets au monde et sa forme moderne résiduelle serait l’alphabet tifinagh, demeuré chez le touareg.
La profusion artistique, comme seule témoin du passage de l’homme préhistorique, s’interrompt avec l’une de ses plus belles inventions : l’écriture, symbole ultime de la maîtrise de ses capacités mentales. Bienvenue, dans l’Histoire !
Mira B. G
Bibliographie :
- H. Lhote, A la découverte des fresques du Tassili (2006)
- G. Meynier, l’Algérie des origines (2007)
- Slaouti Taklit, L’alphabet latin serait-il d’origine berbère ? (2004)
- photographies : Faiza Faiyzou