Inéluctablement et à l’occasion de l’Aid el Kebir, la journée commence sur un air de hawzi , ô combien familier. Il s’agit d’el qasida « Ibrahim el Khelil » qui décrit les exploits du Prophète Abraham et de son fils Ismail, est une véritable prouesse musicale chanté par l’illustre Abelkrim Dali.
Natif de Tlemcen, et issu d’une famille de mélomanes, Abdelkrim Dali a grandit entouré d’illustres maîtres : cheick Omar Bakhechi, Abdelssalam Benssari, Bendali Yahia, el cheikh Boudalfa , Mustapha Brixi et cheikh El- Yaho.
Multi -instrumentaliste, il joua très tôt des instruments suivants : mandoline, violon, ney, tar , oud … Et intègre très jeune l’orchestre de cheikh Larbi Ben Sari, avant de rejoindre celui de la grande cheikha Tetma. En 1930, il enregistre un istikhbar « Nari haihat tentfa » et «kif amali ouhilti » puis en 1938, il enregistre une vingtaine de disques chez Algeriaphone et s’engage en tournée avec Mahiedine en cette même année. Dès la création de la Radio d’Alger en 1940, il y effectue de nombreux passages.
Après l’indépendance, il se consacre à la composition de chants patriotiques et religieux, et en 1965, on lui attribua une chaire au Conservatoire d’Alger, avant d’être engagé en 1972 par l’institut national de musique en qualité de conseiller pour la musique andalouse. Deux ans avant sa mort, il a fait le pèlerinage à la Mecque et à son retour, il a composé un grand poème symphonique sur les modes andalous, intitulé Rihla hidjazia ; cette œuvre sera le couronnement de sa longue carrière. Il mourut le 21 février 1978, à Alger.
Synthèse Leila A
- Source : «dictionnaire – encyclopédique de l’Algérie» Achour Cheurfi, ed. ANEP 2007