Le verbe warada signifie : «descendre la pente pour aller à l’eau, à l’abreuvoir». De ce sens matériel, wird en vient à désigner la portion du Coran que l’on s’est donné pour lecture. Tous ne pouvant réciter le Coran entièrement en une seul fois, voici comment on en vint à ce fractionnement de la lecture du livre : « On dit qu’al Hassan et Ibn Sîrîn récitaient le Coran du début à la fin et répugnaient à le réciter par sections. Puis on se mit à fractionner le Coran en différentes parties, dont chacune comportait divers sourates, sans composition : on assemblait une sourate longue avec plus courte, pour équilibrer les sections et compléter au besoin, mais on ne fractionnait pas les sourates qui devaient rester inégales. Voilà qu’on nommait un wird.
Wird est synonyme de hizb( fractions).On dit, par exemple, qu’un tel dit chaque nuit un wird du Coran, soit un septième ou un quatorzième, ou quelques chose d’approchant. Le wirden vient, par la suite à désigner une partie de la nuit, pour un homme qui prie en fonction des wird-s, ou sections du Coran à réciter ».
Pour Ghazâlî, le jour et la nuit sont découpés en un certain nombre de sections ( wird-s), sept pour le jour , cinq pour la nuit, au cours desquelles le murid devra se livrer à quatre activités principales : la finalité du wird est donc élevée : c’est « la décantation et la purification du cœur, son ornementation grâce au souvenir de Dieu, et l’obtention de l’intimité divine ( uns) »
Extrait : Ghazâlî , « Temps et prières » ( prières et invocations extraites de l’IhYâulumal’dîn traduites de l’arabe, présentées et annotées par Pierre Cuperly – éd, ACTES SUD , 1990.
Illustration : Etienne DINET (1861-1929) La lecture du Coran Huile sur toile.