Sur le continent Africain, les vestiges les plus anciens ont été découverts dans les importants gisements du lac Turkana au Kenya, dans le site de l’Omo en Ethiopie et dans la gorge d’Olduvai en Tanzanie. Au Maghreb, et plus précisément en Algérie plusieurs découvertes attestent de la présence de l’homme préhistorique, et ce dès les années 1950. C’est en effet sur le site Ternifine (Tighennif) désormais reconnu par les spécialistes, que le paléontologue Claude Arambourg découvre les fragments du squelette des premiers habitants d’Algérie, en mettant à jour 3 mandibules, dont une complète, exposée au musée Bardot à Alger, ainsi qu’un os pariétal. De nombreux éléments de gisements, ont permis de classer ce site, de l’avis de la spécialiste de la préhistoire Africaine, Ginette Aumassip, « parmi les hauts lieux de la préhistoire mondiale, et de reconnaître l’Homo erectus, comme le plus vieil Algérien connu ».
Aux origines de l’humanité
Né en Afrique de l’est, il y’a de cela environ deux millions d’années, l’homme habile (Homo habilis) migre depuis son berceau pour peupler l’ensemble de l’Afrique, avant de rejoindre l’Asie, puis l’Europe. Il maîtrisait déjà la fabrication des outils et d’ustensiles divers et vivait en petits groupes autour des lacs et points d’eau, déplaçant son campement au gré des conditions environnementales qui s’offraient à lui.
Aucune trace de son squelette n’a été mise à jour en Algérie, mais la présence d’outils qu’il fabriquait et les restes du gibier qu’il chassait, ont été retrouvés dans la région de Sétif, attestant de la présence de l’homo habilis à Aïn Hanech, près de l’actuelle ville d’El Eulma. Les ossements de la faune, qui y vivait alors, témoignent des habitudes de chasse de cet ancêtre et permettent d’affirmer la présence d’animaux archaïques aujourd’hui disparus, tels que l’éléphant d’Afrique, une espèce de girafe, et divers chevaux. L’Homme de cette époque invente « le galet aménagé ». C’est en transformant le galet d’oued, lui conférant une fonction tranchante qu’il crée le premier outil façonné pour subvenir à ses besoins.
Divers sites, au nord et au sud du pays, favorables à la fréquentation de l’homo habilis, indiquent la présence de cet ancêtre, qui vit essentiellement en bordure de lacs.
L’athlantropus mauritanicus, dit Homme de l’Atlas
Notre ancêtre poursuit son périple millénaire en se déplaçant dans différentes régions de ce qui constitue aujourd’hui l’Algérie, et appartient désormais à la grande famille de l’homo erectus (l’homme debout). Nous sommes en -700 000, et il porte dorénavant le nom d’Atlanthrope, ou homme de l’atlas, dont la plus célèbre découverte, est sans conteste celle qui a été faite au début des années 50, mettant à jours ses ossements, retrouvés dans la région de Tighenif (ville à l’est de Mascara).
Bénéficiant d’un climat plus froid et plus humide que celui de ses aïeux, il s’installe principalement dans les régions du lac Karar au nord de Tlemcen, de N’Gaous dans les Belezma près de Batna , au pourtour de l’Ahaggar dans le Sahara central (pour ne citer qu’elles) et conserve pour principales activités, la chasse et la cueillette. L’on constate que ses proies appartiennent à une faune ou coexistaient des animaux nordiques (cerfs, sangliers) et des animaux Africains (éléphants, girafes, hippopotames). Sa capacité d’adaptation le dote d’un nouvel outil, héritier du galet aménagé : le biface, qui en plus d’une meilleure fonctionnalité, car composé de pierre taillé sur deux faces, et présente un niveau esthétique indéniable.
L’Homme de l’atlas maîtrisait le feu, qu’il savait allumer en frottant différents matériaux, disposait également d’une réelle structure sociale, et s’adonnait à les rites funéraires, situant ses pratiques à l’aube des futures croyances immatérielles. Mais c’est sans conteste la nouvelle approche de réalisation de ses outils, ou préfigure la visualisation au préalable de l’objet qu’il souhaite fabriquer, qui nous annonce le début d’une nouvelle ère : celle de l’Homme qui sait !
Mira B.G
sources bibliographiques
- -Aumassip, G. (1986) « le bas Sahara dans la préhistoire »
- -Arambourg, C. (1958) « Les artisans des industries acheuléennes « , Bulletin de la Société Préhistorique de l’Ariège
- -Meynier, G. (2007) « l’Algérie des origines »
6 Comment
bon continuation 🙂 vraiment c’est une maire d’information
bonjour, permettez moi de vous soumettre quelques corrections.
– les découvertes de manifestations prehistoriques en algerie, elles dates au moins de 1847 (gravures rupestres de Tiout, Naama).
– ce n’est pas l’homo habilis qui a migré, mais plutot l’ergaster (homo erectus).
– les mandibules de tighenifine, ne sont pas au musée du bardo, elles sont au musée de l’homme a paris, au bardo il n’y a que leurs copies (repliques).
et puis pour la documentation, je vous conseil de consulté L.Balout 1955, G.Camps 1974, les publications de M.Sahnouni qui est le directeur du projet de fouille de Ain Hanech, pour tighenifine N.Djemali 1986, et enfin les catalogues de l’exposition 2 millions d’années d’histoire dirigé par Dj.Hadjouis faite dans le cadre de l’année de l’algerie en france.
et je vous remercie pour vos efforts.
Merci pour ces compléments, suggestions et modifications
Au plaisir de vous relire 🙂
Pourquoi ne pas mettre toute cette histoire en audiobook (mp3), afin d’apprendre nos origines lorsqu’on est pris dans les embouteillages qui ne finissent pas. Ce n’est qu’une suggestion. Merci pour tout ce que vous faites et bon courage.
l’afrique etait le point de depart de peuplement de la planete tout entiere puis il y avait le changement physiomique par rapport aux climat comme la peau le retaississemet des levres et du nez c’etait le meme phenomene meme pour les animeaux
pour la revue c’etais une tres bonne initiative afin de nous faire travaller un peu les mininges
bon courage