En effet, la vallée d’Hinnom, localisée dans le sud-Ouest de Jérusalem, est connue pour ses pratiques de cultes idolâtres, parmi lesquels, on retrouve l’infâme rituel infanticide, consistant à sacrifier de très jeunes enfants, en les jetant dans un feu ardent. Le lieu, fut ensuite transformé en dépotoir, dont la pestilence entoure les régions alentours tant et si bien, que le nom de l’endroit Gê Hinnam, devenu en latin Géhenne, acquit par la suite dans la littérature juive, « tant apocalyptique que rabbinique et chrétienne, une dimension métaphorique, correspondant à un lieu de terribles souffrances, puis par extension, de demeure après la mort pour les pécheurs. »
En outre, dans la pensée juive, la Géhenne n’est qu’un lieu de passage des âmes, alors que pour les chrétiens et musulmans, elle est directement associée aux enfers. Par ailleurs, le Jehennam du Coran, ne fait état d’aucune parenté avec le Gê Hinnam, excepté l’emprunt onomastique.
Enfin, la notion de Géhenne apparaît soixante-dix-sept fois dans le Coran, lequel précise qu’elle « sera sûrement pour eux tous, leurs rendez-vous. Elle a sept portes: un groupe d’entre eux se tiendra devant chaque porte. » [ Sourate 15, verset 43 – 44]. Le vocable garde donc une identité spécifique, et il est considéré comme la l’incarnation de l’enfer, au plein sens du mot.
Mira B.G
Sources :
- Dictionnaire des symboles musulmans, M. Chebel
- Al-Ghazali (1989). L’Souvenir de la mort et l’au-delà. La Société islamique du texte. pp 180-181.
- Wikipédia : Géhenne
- Illustration : Le tourment des damnés en Enfer (gravure du XIXe s.)