Extrait : Le monde du café… Toute une histoire !

A Marseille, le premier café, Dauzat, fit son ouverture en 1654, alors que Paris ne verra son premier café qu’en 1692 où on parlait du «cabaret de cahué».

Le café, ce grain magique, a été découvert il y a plus de 2 000 ans avant Jésus-Christ, dans la province de Kaffa, en Ethiopie ou Abyssinie, il est transplanté au XIVe siècle dans la région de Moka, au Yémen, point de départ de son itinéraire et est devenu l’une des boissons les plus convoitées du monde.

Aujourd’hui, le café est répandu à travers toute la planète. Il n’a fait son apparition dans le bassin oriental qu’au XVIe siècle, bien que ce soit les Méditerranéens qui lui conféreront ses titres de noblesse et contribueront à l’acclimatation du caféier au Brésil,  qui deviendra leader mondial.

Si l’élite occidentale s’approprie les vestiges du culte de la propagation du café, il apparaît, en revanche, comme une création originale de la civilisation musulmane au moment où elle est parvenue à l’apogée de son expression impériale. Contemporain des règnes de Charles Quint et Philippe II d’Espagne, le moka n’est donc pas un héritage précolombien, contrairement à ce qu’a pu véhiculer la pensée occidentale à ce sujet.

Par la chronique arabe, la plus ancienne et la plus fiable, nous savons que la boisson miraculeuse qui préserve du sommeil devint un fait social au Yémen et fut introduite à Aden par un mufti qui en avait expérimenté l’usage en Perse. Bientôt, cet usage suscitait un lieu de rencontre propre aux adeptes du tassawuf qui l’avaient adopté, prolongeant dans les oraisons nocturnes les bienfaits de la récitation diurne. Ainsi apparut la maison du café, née vers 1470, dans L’Arabie heureuse. Trois villes ont donné à ce nouveau lieu de sociabilité toute sa mesure. La Mecque, Le Caire et Istanbul.

Au cœur de la ville sainte, aux portes de la grande université de l’islam (El Azhar), puis au centre même du monde musulman représenté et conduit par le calife ottoman. Là sont définitivement joués le sort du café et de son cadre.

Très tôt, les théologiens ont fait pression sur le pouvoir local et central pour interdire une boisson favorisant, croyait-on, le dérèglement des sens. Le produit fut brûlé et ses maisons fermées. Ensuite, les puissants eux-mêmes se sont émus, justifiant la censure par cette raison que le café en tant que lieu favorisait la rumeur et la fronde. Le café était déjà politique !… Découvrez la suite, sur le bimestriel Numero 2 de Babzman

Mounira Amine-Seka

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