Il fut l’un des plus célèbres architectes français de l’après-Seconde Guerre mondiale. Constructeur, architecte, urbaniste et visionnaire, le nom de Fernand Pouillon est inéluctablement lié à celui de l’Algérie. Il fut l’un de ces plus emblématiques bâtisseurs, et sa vie, presque romanesque, oscillait entre grandeur et décadence.
Depuis la période coloniale jusqu’après l’indépendance, Fernand Pouillon réalisa en Algérie une œuvre architecturale colossale qui comprend plus de 300 projets : hôtels, complexes touristiques, caravansérails, habitats collectifs et cités universitaires… Ces réalisations furent marquées par l’harmonisation des proportions et la noblesse des matériaux. Au béton, il préférait la pierre, l’acier, le verre, la céramique et le bois. Un maître d’œuvre est comparable, selon ses termes, à «l’esthète pur» ; l’architecture fut, à ses yeux, une notion qui transcende l’aspect matériel «la beauté, l’équilibre et, mieux encore, l’honnêteté d’une réalisation peuvent être le fruit du génie ou du simple talent ou encore d’un travail consciencieux et sensible».
Son aventure monumentale algérienne est scindée en deux périodes. Elle débute en 1953 avec l’invitation de Jaques Chevalier, conseiller général et maire d’Alger, à l’occasion du «programme d’assainissement et d’organisation de la capitale». Pouillon est chargé de réaliser des cité HLM, et il en résultera : la cité Diar Es-Sâada à Alger qui comprend 730 logements et une école, l’ensemble de logements Diar El-Mahçoul à Alger avec 900 logements, une église et une mosquée d’architecture locale. Et enfin, en 1957, il réalise l’ensemble Climat de France à Alger, avec la construction de 5 000 logements. A propos du logement social, l’architecte écrit dans ses Mémoires d’un architecte : «Plus le logement est modeste, plus l’architecture doit être monumentale.» … La suite sur votre bimestriel papier Babzman
Leila A