Haraigue Rachid est né le 18 mars 1937 à Bejaia. Il passe son enfance à Sétif jusqu’en 1953, année où il rejoint, en famille, son frère en France, dans la région de la Loire. Il intègre le FLN (fédération de France) au début de la guerre tout en travaillant à l’usine, puis il se fait arrêter en 1957 par l’armée française et emprisonner pendant cinq années (déporté dans plusieurs prisons et camp de concentration dont celui de « Vandee »). Il est libéré à l’indépendance en 1962 et revient en Algérie (Alger)
Après l’indépendance, Rachid Haraigue a occupé plusieurs postes avant de prendre la présidence de la fédération algérienne de football. Il voulait faire du sport roi en Algérie, un rempart à l’extrémisme. En d’autres temps il avait fait du football un fer de lance de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
Ancien joueur et ex-dirigeant du CR-Belcourt, Rachid Haraigue avait remplacé, à la présidence de la Fédération algérienne de football, Mouldi Aissaoui, limogé au bout de dix mois pour mauvais résultats. Rachid Haraigue avait immédiatement annoncé son intention de retourner à la «légalité» dans la gestion du football et d’y combattre la corruption et le «régionalisme». Début janvier, Rachid Haraigue avait remporté un premier succès en parvenant à organiser des «assises nationales du football». Ce dernier était aussi un militant: il appartenait en effet au MPR (Mouvement pour la République), très hostile à tout «dialogue» avec les extrémistes.
La Fédération internationale de football (Fifa) a «déploré», l’assassinat de Rachid Haraigue, qui est survenu trois mois et demi après que Ali Tahanouti, président de la JS Bordj Menaiel, l’un des plus grands clubs de première division, fut lui aussi abattu. Au Caire, la Confédération africaine de football (CAF) a demandé une minute de silence à l’occasion des matches de la 20e Coupe d’Afrique des Nations.
Assassiné à Alger un samedi 21 janvier 1995, le président de la Fédération algérienne de football, Rachid Haraigue, 58 ans, est le deuxième haut responsable du football algérien tué en moins de quatre mois.
La douleur d’un fils
« Les mots me manquent pour vous dire ma douleur, les mots me manquent pour exprimer mon incompréhension devant ce qui nous avait touché si profondément. Les mots me manquent pour qualifier la haine pour ces ignobles assassins qui nous ont enlevé un être si cher. Comme on dit EL MEKTOUB. Il était écrit que le 21 Janvier 1995 mon père devait mourir, mais il n’est pas mort des suites d’une maladie ou d’un accident, NON ! il à été tué par des lâches et cela fait toute la différence. Je me rappellerai toute ma vie lorsque le téléphone a sonné au bureau, ma voisine me demandant de rentrer au plus vite à la maison sans me donner d’explication, le trajet me parut long, très long avec un terrible pressentiment. à mon arrivée, le choc ! j’ai été pris dans un tourbillon d’angoisse et de vide où je me demandais si c’était la réalité ou si je faisais un cauchemar. Ce n’est pas possible ! Pourquoi lui ! il n’avait rien fait ! C’est une terrible épreuve et je n’arrive toujours pas à accepter la mort de mon père qui demeure impunie ». Djamel HARAIGUE
Sources :
- https://ajouadmemoire.wordpress.com/biographies/haraigue-rachid/
- Libération le 23/01/1995.