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Contribution : LE MYTHE ANCRE, DE LA MITIDJA MARECAGEUSE ET MALSAINE .

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L’historiographie coloniale à travers ses écrits et les manuels scolaires, insinuant que la Mitidja était un terrain marécageux et malsain, mise en valeur grâce au sacrifice des premiers colons, a fini par nous persuader que cette plaine était inexploitée avant l’arrivée des français.
 
Or si on se réfère à certains historiens, témoins et voyageurs, ce truisme n’est plus aussi évident.
Je ne citerai à cet effet, que Léon l’Africain*, Rozet et Carette* et enfin le Général Clauzel*. Voilà ce que rapportait Léon l’Africain (Hassen El Wazzen) qui visita la région et rencontra Aroudj en personne* : « … il y pousse un blé extrêmement abondant et de première qualité.»
 
Pour leur part, les capitaines du génie, Rozet et Carette, dans leur ouvrage « Algérie » décrivent que cette plaine possède « Quelques portions marécageuses et inhabitables ; mais la plus grande partie de la surface du sol est très saine et susceptible d’une grande fertilité »
 
Enfin l’administration du Général Clauzel, promoteur invétéré de la colonisation de l’Algérie, a eu beau jeu de mettre à nue, l’argumentaire de Hamdan Khodja, un richissime Koulougli exproprié par les français, selon lequel la réputation de richesse de cette plaine était imaginaire. Il est évident que Hamdan Khodja, à travers son célèbre ouvrage « Le Miroir », ne s’opposait pas à la colonisation, bien au contraire; il subodorait déjà les “bienfaits de la mission colonisatrice”. A vrai dire la quasi totalité de son ouvrage était une pathétique plaidoirie, en vue de préserver ses propres intérêts et accessoirement, ceux des nantis, ottomans ou koulouglis. (Sa ridicule outrecuidance et son ton condescendant,vis à vis des “indigènes barbares”, est vraiment insupportable).
 
« Le douzième seulement de sa superficie est cultivé en blé et orge, et suffit à l’approvisionnement d’Alger : le reste sert de pâturage à de nombreux troupeaux. Son sol est d’une fertilité extraordinaire »
Ces Souvenirs de l’Afrique du Nord de Théodore de Quatrebarbes* , à propos de la Mitidja, publiés à Angers, en 1831, me paraissent parfaitement résumer le réél état des lieux, d’une plaine encore fertile, avant qu’elle ne s’incline face aux assauts du béton.
 
Farid GHILI
 
* Cités par Ismet Touati dans une communication relative à la mise en valeur de la Mitidja

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