C’est dans le petit village d’Aghbala, dans la commune de Beni Djellil, que Abdelaziz Sayad est né le 3 juin 1922. Les dix années qui le séparent de son frère ainé, le poussent à se rapprocher de son cousin Abdelmalik (devenu, bien plus tard, président des Etudes Sociologiques de France, et adjoint de Pierre Bourdieu) avec qui il fréquentera, à quelques années d’écart, l’école coranique et élémentaire du village.
Il s’installe par la suite à Sétif afin de poursuivre ses études secondaires. Pendant cette période, il occupera le poste d’assistant dans la pharmacie de celui qui l’initiera à la cause nationaliste : Ferhat Abbas. A la fin de ses études secondaires, il rejoint l’Ecole Normale de Constantine et sera l’un des rares étudiants non européens de sa classe. Pour subvenir à ses besoins, il trouve un poste de surveillant au lycée Aumale.
Il vit de front le 8 mai 1945 dans l’Est algérien. Il est arrêté puis interné au camp de Paul Cazelles (AIN OUSSERA), où il sera par la suite condamné à la peine capitale. C’est l’intervention du père de l’un des élèves de son école, alors membre de la Légion étrangère, qui lui permet d’y réchapper. Il est alors transféré pour quelques mois dans la prison Barberousse d’Alger
Les événements de 45 lui font comprendre que la force armée, bien que nécessaire pour obtenir l’indépendance, doit être accompagnée de la force intellectuelle de ceux qui bâtiront l’Algérie de demain. Il s’engage alors dans l’éducation et devient instituteur, d’abord à Sétif, puis à Alger à partir de 1956, dans les quartiers de Belcourt et de Kouba.
Il sera, comme beaucoup de ses camarades algériens, menacé de mort par l’OAS en mars/avril 1962 et échappera de peu à un attentat à la voiture piégée.
Après l’indépendance, il continuera dans l’éducation, d’abord en tant qu’instituteur, puis comme directeur de l’école élémentaire de Kouba.
En 1969, il est élu Président de l’Assemblée Populaire de la Wilaya d’Alger, et ce pour deux mandats de 5 ans. Il œuvrera pour l’amélioration de la condition de vie au quotidien du peuple algérien, qui se reconstruisait encore après plusieurs années de guerre.
Il devient en 1979 conseiller du ministre de la santé Abderrezak Bouhara, et ce jusqu’à sa retraite en 1981, qu’il passera auprès de sa famille, voisins et de ses amis à Kouba.
Au-delà de son amour pour le pays et de ses concitoyens, c’est l’image d’un homme bon, généreux, attentionné et attentif que garderont de lui toutes les personnes qui l’ont connu de près ou de loin et qui sont venus lui rendre un dernier hommage en ce triste 16 avril 2011 au cimetière de la ville de Kouba qu’il chérissait tant.
Son enseignement sur trois générations entières, sera présent dans nos mémoires. Un enseignement que nous veillerons à transmettre, à notre tour, aux générations futures.
Imène, sa petite fille.
2 commentaires
Pemettez-moi un petit rectficatif à la biographie de mon compatriote quant à son internement, vous avez cité » port gazelle » au sud, ce malheureux camp d’internement de la France coloniale s’appelait » Paul Cazelles » actuellement c’est la ville d’ AIN OUSSERA Wilaya de Djelfa à 100 km au nord du chef-lieu de la wilaya.
Nous avons rectifié. Merci à vous