Un jour, alors qu’elle se promenait dans la forêt, un bûcheron l’aperçut et fut émerveillé par sa beauté. Il s’approcha pour mieux la voir mais n’eut pas le temps: la jeune fille disparut. De retour au village, il raconta son aventure à qui voulait l’entendre:
–«J’allais couper du bois dans la forêt lorsque je vis sortir de terre une créature de rêve… Une nappe d’or la couvrait jusqu’aux pieds. La lumière qui en émanait m’éblouit. Sans doute était-ce la jenia gardienne de la forêt? Je voulus m’approcher pour voir son visage, mais elle disparut comme par enchantement !»
Cette histoire, de l’un à l’autre colportée, arriva aux oreilles du prince qui voulait en savoir plus de la bouche même du bûcheron.
–«Prince, répondit le bûcheron, une merveilleuse créature m’est apparue à l’orée de la forêt. … L’éclat de son visage et la couleur de ses cheveux défiaient la lumière du jour. Elle m’apparut et disparut comme dans un rêve.»
–«Demain, au Point-du-Jour, tu me conduiras à l’endroit où elle t’est apparue», décida le prince, après avoir écouté ce récit.
Le lendemain, une expédition s’organisa. Le prince, ses gardes et le bûcheron se cachèrent et attendirent. Ils attendirent longtemps avant de voir apparaître la jeune fille à l’entrée de la caverne. Elle demeura un long moment sur le seuil puis retourna dans son antre. Le prince vit cette créature et en fut ébloui. Il put s’approcher de la caverne et contempler la jeune fille de plus près. Elle se régalait de beaux fruits de saison. Il pensa: «puisqu’elle mange, c’est qu’elle est humaine ! Je peux donc l’aborder !» Il écarta les branches et lui dit en s’avançant :
–«Kelemtek Bismillah, goulili min Inti, ans oua Ila jen?»
Elle répondit :
–«Ana ins, oua khiyar el Jens oua nkoul la illah illa Allah!»
Il la regardait tandis qu’elle parlait, s’émerveillant de son visage épanoui comme une rose, il l’interrogea sur son village, sur ses parents. Elle répondit :
–«C’est ici, dans cette caverne, que j’ai vécu et grandi. Je suis la fille du serpent. Mais c’est à son insu que je sors. Il ne faut pas qu’il le sache.»
Après cette rencontre, le prince s’en alla trouver son père pour lui :
–«Je veux épouser la fille du serpent.»
–«Comment peut-on épouser la fille d’un serpent? Existe-t-il pareille créature ?»
Ne pouvant lutter contre la fermeté de son père, le prince tomba malade et garda le lit. Le roi inquiet, vint au chevet de son fils:
–«Mon fils, qu’est-ce qui te guérirait?»
–«La fille du serpent», répondit le prince.
Pour sauver son fils d’une mort certaine, Le roi céda. Il se rendit alors à l’endroit où vivait la jeune fille avec le serpent. Lorsqu’il mit pied à terre, une voix, celle du serpent lui souhaita la bienvenue pendant que la jeune fille lui fit la révérence. Le roi émerveillé, répondit alors salut et dit au serpent :
–«Je veux ta fille pour mon fils !» … A SUIVRE
Source: D’aprés le livre «Contes du terroir Algérien» Volume 1, Editions DALIMEN
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