Il était une fois, dans un village, au coeur du Grand Sahara, un père et son fils remplissant les guerbas d’eau (gourde faite de peau de bête) au puits de Afilal, le fils demanda à son père : « Père est ce que je peux apprivoiser un scorpion? »
Etonné par une telle question, le père dut réfléchir un instant bien décidé à donner à son fils , à travers sa réponse, une leçon sur la nature des choses.
« Non mon fils, tu n’apprivoisera jamais un scorpion, pas plus qu’un chacal, un serpent ou un guépard, écoutes cette histoire et tu pourras réfléchir ce soir avant de t’endormir… Il y très longtemps, mon fils, notre Sahara était vert et tous les oueds qui descendaient du Hoggar étaient de grands fleuves qui coulaient vers le Sud. Le long de ces fleuves vivaient en liberté tous les grands animaux de la création; et c’est pour cette raison que les hommes de cette époque ont dessinés sur les rochers toutes les peintures que tu peux voir représentant les animaux de ce temps passé .
Un jour un scorpion cherchait à franchir l’un de ces grands fleuves. Soudain, il aperçoit un crocodile qui nageait non loin de la berge.Il l’appelle et lui demande s’il peut le prendre sur son dos pour le faire traverser.
-Oh non ! lui répond le crocodile. Je te connais bien toi le scorpion .Quand nous serons au milieu du fleuve, tu me piqueras et je mourrais.
-Pourquoi je ferais une telle chose ? lui répond le scorpion. Si je te piques et que tu meures je me noierai. Le crocodile réfléchit un moment après la réponse du scorpion, puis accepte de le faire traverser. Arrivé au milieu de la rivière, le scorpion le pique mortellement. Atteint et en ayant tout juste encore la force de respirer un peu, le crocodile lui dit en protestant :
-Pourquoi as tu fait ça ? ? ?
Le scorpion réfléchit quelques instants, puis juste avant de se noyer, lui répond : « Je sais, crocodile, je n’ai pas pu m’en empêcher….c’est dans ma nature. »
Source : Le Blog Saharien/l’actualité culturelle du Sahara