Il convient de préciser qu’il a été décidé que « seules les forces françaises pourraient circuler librement jusqu’au résultat de l’autodétermination, tout en évitant le contact avec les forces du FLN et l’ALN ».
Le 19 mars 1962, à midi, prend officiellement effet un cessez-le-feu qui met fin à sept ans de guerre en Algérie.
Le cessez-le-feu du 19 mars est loin d’aboutir à un retour au calme immédiat. Les combats et les massacres se prolongent jusqu’au 3 juillet et redoublent même de violence.
En effet, le président du GPRA, Benyoucef Benkhedda, tout en félicitant le peuple algérien de cette grande victoire, relève que «la période transitoire est celle qui exige la plus grande vigilance. Le cessez-le-feu n’est pas la paix», mettant ainsi en garde contre «les hordes fascistes et racistes de l’OAS».
L’OAS , créée en 1961 en réaction au «lâchage» de l’Algérie par le général De Gaulle, multiplie les attentats aveugles après le cessez-le-feu. Elle est responsable d’environ 2.400 assassinats de Français et surtout d’Algériens.
Ainsi, dès le 19 mars, Alger est en grève et le général Salan, patron de l’OAS, appelle à l’application de la circulaire 29 visant à créer un climat insurrectionnel dans le pays et ciblant, en plus des musulmans, les représentants de la puissance publique française, particulièrement les éléments de la gendarmerie et des CRS
Le 26 mars 1962, des tirailleurs algériens de l’armée française font plus de cinquante morts en tirant à Alger sur une foule pacifique de manifestants européens. Ce massacre de la rue d’Isley et celui du 5 juillet 1962, à Oran, accélèrent la fuite des Pieds-Noirs et Juifs séfarades vers la France, où ils débarquent avec leurs valises pour seuls biens.
La multiplication des actes de violence et la crise institutionnelle française (principalement du fait de la guerre d’Algérie) accélèrent le processus d’indépendance, et bientôt un double référendum vient conforter la décision prise le 18 mars 1962.
De ce fait, le 8 avril 1962, les Français de métropole approuvent massivement le choix du général de Gaulle, et le 1er juillet 1962, les Algériens se prononcent à l’unanimité et de façon naturelle pour l’indépendance de leur pays. L’indépendance devient effective le 3 juillet 1962. Le 4 juillet, Ahmed Ben Bella s’installe à Alger en qualité de président de la nouvelle république. Le 5 juillet, l’indépendance est officiellement proclamée.
L’indépendance accordée à l’Algérie est la dernière étape importante de la liquidation de l’Empire colonial français, qui s’est rendu responsable sur le territoire national, de 132 ans de crime d’aliénation et de spoliation des biens des algériens.
Enfin, l’on sait aujourd’hui que les accords d’Evian disposaient de clauses secrètes permettant à la France, de poursuivre son exploitation du territoire Algérien, alors comment se positionner 52 ans plus tard, face à la responsabilité des signataires et décideurs des deux côtés? Comment juger cette indépendance acquise aux prix du sang de millions d’Algériens, mais qui reste ternie du spectre colonial, qui ne nous a semble-t-il… jamais quitté!
Mira B.G
sources :
- Malek Redha L’Algérie à EvianEd du Seuil – Paris 1998.
- Bekhedda Benyoussef : Les accords d’EvianEd OPU Alger 1987
- le Soir d’Algérie, édition du 19 mars 2012