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Période ottomane (1515 à 1830)

Ces juifs d’Algérie convertis à l’islam, par Farid Ghili

L’historiographie et les récits de voyageurs ou des frères rédempteurs ayant séjourné dans la régence d’Alger, ont rapporté les conditions et circonstances qui avaient conduit des prisonniers chrétiens à se convertir à l’islam, pour s’intégrer, soit à la milice ottomane (odjak), soit à la corporation des corsaires ou encore, mais dans une moindre mesure, à la population civile.

Ces apostats désignés « renégats » par les ecclésiastiques, étaient appelés par les ottomans EULDJ` (EUDJIA pour la femme*), un terme générique qui caractérisait aussi un esclave chrétien blanc.

Un autre groupe de prosélytes moins connu est celui des juifs qui ont adopté l’islam*. Ils étaient désignés par le terme ISLAMI (ISLAMYYA pour la femme)

La communauté juive en Algérie (la Régence d’Alger) était divisée essentiellement entre les indigènes, dont une partie s’était établie sur place depuis l’antiquité, et une autre partie comprenant des bannis d’Espagne, et des originaires de Livourne en Italie (Grâna, pluriel de Gûrnî, Livournais, appelés aussi « juifs Francs »), dont les tristement célèbres, Busnach et CohenBacri qui avaient berné le Dey Hussein, avec la transaction du blé algérien demeuré impayé.

Si les juifs livournais bénéficiaient d’un statut d’Européens, et étaient sous la protection du consulat de France, en revanche, les juifs autochtones avaient le statut habituel de non musulmans dans un pays musulman, c’est à dire celui de dhimmî (« protégés »).

La dhimma avec ses discriminations mais aussi sa tolérance de principe, ses garanties et une dose d’autonomie, est un statut qui place les Gens du Livre (ahl el kitab)** sous la responsabilité de l’État musulman, qui doit donc, garantir leur protection.

Il ne serait pas déraisonnable de supposer que certains facteurs favorables à la conversion à l’islam, s’inscrivaient par le désir d’échapper au paiement de la capitation (djizya) et à la situation de subalterne qui leur était réservée ad vitam aeternam***.

Outre l’imposition, de se différencier des musulmans par leur tenue vestimentaire, les  dhimmî devaient également leur montrer du respect, ce qui passait par une pratique discrète de leur propre religion, par l’impossibilité de construire ou reconstruire des bâtiments religieux, par l’interdiction d’attaquer un musulman, d’acheter un de ses esclaves ou un de ses prisonniers et d’avoir des vues sur sa maison ou ses biens, par l’obligation de céder son siège à tout musulman qui voudrait s’asseoir, par celle d’héberger tout voyageur musulman qui le souhaiterait, et par l’interdiction formelle de garder secrètes des informations concernant des actes qui pourraient nuire aux musulmans.

Farid Ghili

*voir article n°8 de la série « restons gaa fe dar » : ALDJA l’odalisque

** Y compris à l’origine les chrétiens.

***Abdallāh ibn Salām serait le premier juif converti à l’islam à Médine, en 622, après sa rencontre avec le Prophète Mohamed.

Image à la Une : Synagogue Sanya à Alger- Musée d’art et d’histoire du judaïsme.

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1 commentaire

chabni 22 juin 2021 at 17 h 24 min

les juifs ressemblent aux poissons qui ne peuvent vivre que dans une mer ou l’eau est formée des arabes. Depuis la nuit des temps ou ils furent condamnés par DIEU à l’errance et après des siècles de vagabondages intelligents a travers des continents , ils s’octroient la terre promise par un coup des mains forcé des occidentaux à la fin de la seconde guerre mondiale. Leur vie a coté des arabes qui en sont leur demi frères n’a jamais contrariée la cohabitation qui se nourrissait dans un passé lointain par des règles de convivialité solides et respectueuses des droits de vie aux us et coutumes de chacune des deux communautés ET là ou elles partageaient les espaces qu’elles ce sont dédiées selon leur histoire forgé par un destin de lignée imposant une proximité de parenté venant du père des prophète ABRAHAM. Le monde moderne et les intérêts que suscitent les conflits, la convoitise des terres et des biens , l’argent sale, et les ambitions démesurées et inhumaines , ont bouleversé tragiquement tous les équilibres pour déboucher vers des conflits ou seul la destruction domine les faibles , ou le grand bouffe le petit et ou la majorité des populations mondiales vivent sous le dictât des puissants qui font leur loi.
les juifs sionistes, ont piétiné tout reconnaissance des arabes de Palestine,en déchirant des pages de l’histoire des deux peuples et en s’accaparant par l’installation de colonies et leurs extensions récurrentes, une grande partie des terres en chassant leurs occupants par la violence et les bombardements, en s’affirmant par leur force criminelle, à s’accaparer de toute la Palestine , afin qu’aucun arabe ne puisse y vivre en paix ni préserver ses biens. Cette situation vise à élargir les séquelles de ce conflit vers d’autres courants contre ou pour dans ce monde qui est déjà exposé à une mondialisation des ripostes auxquels il s’attend de part et d’autre , pour que la paix disparaisse , et déclencher des agressions aveugles contre l’humanité avec des armes nucléaires qui feront éclater la planète en pièces.

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