Enveloppée dans un burnous et parée de bijoux berbères, elle incarne l’algérienne fière de sa culture ancestrale. Son engagement dans la sauvegarde et la transmission de la mémoire ont fait d’elle un personnage universel.
Son timbre de voix si particulier en a fait une exceptionnelle cantatrice, dont les chants raisonnent depuis toujours du haut de nos montagnes de Kabylie. Chants traditionnels profonds, chargés de messages et de symboles.
Marie Louise Taos Amrouche est née à Tunis (Tunisie), le 4 mars 1913. Fille de Fadhma Aït Mansour et de Belkacem ou Amrouche, elle était l’unique fille au milieu de cinq frères, dont Jean Amrouche qui sera poète, essayiste et journaliste littéraire.
Taos Amrouche verse d’abord dans la littérature. Elle est la première romancière algérienne d’expression française. Elle publie son premier roman «Jacinthe noire », en 1947. D’une écriture vive et acérée, on y retrouve beaucoup de son expérience de femme, mais surtout de sa culture orale qui lui colle à la peau.
En 1966, elle publie un recueil de contes et de poèmes, intitulé « Le Grain magique ». Elle le signe du nom de Marguerite-Taos Amrouche, en signe de reconnaissance à sa mère qui lui a transmis des contes berbères, ainsi que de nombreux chants traditionnels.
Elle publiera, les années suivantes, un roman, « Rue des tambourins » (1969) et un roman autobiographique « L’Amant imaginaire » (1975). En 1995, un dernier roman posthume est édité : « Solitude ma mère ».
A travers ses écrits, s’exprime la voix de toutes les femmes algériennes qui rêvent de se libérer de la pesante tradition, dans une société conservatrice.
Mais pour Taos Amrouche, plus sacré que l’écriture, le chant des ancêtres. Ces chants transmis par sa mère qu’elle a repris et que traduisait son frère Jean. Ils résument en 95 poèmes tout le parcours de la vie : des berceuses aux chants de la mort, en passant par ceux de la joie et de l’amour, de l’exil et de la guerre, ou encore la complainte, la méditation, l’amour, le travail…
Ces chants étaient pour elle un trésor inestimable «Priez avec moi du plus profond du cœur pour que le vœu naïf que j’ai fait il y a déjà quarante ans, je ne le trahisse jamais…, tant qu’il y aura un souffle de vie en moi, que ce souffle de vie soit mis au service de ces chants et de tous ceux qui leur ressemblent, qui sont la gloire et qui sont le trésor de l’humanité. »
Elle les révéla pour la première fois au public, en 1939, au premier Congrès de Musique Marocaine de Fès. Quelques années plus tard, elle travaille à la radiodiffusion française où elle assure une chronique hebdomadaire en tamazight, consacrée à la tradition orale et à la littérature maghrébine.
Elle se produit aussi dans de nombreuses scènes, tel que le Festival des Arts Nègres de Dakar en 1966, et regrette d’être écartée du festival culturel Panafricain d’Alger en 1969. Elle décide de s’y rendre et chante devant des étudiants.
Elle participe à la fondation de l’Académie berbère de Paris en 1966 et enregistre plusieurs disques qui sauveront à jamais de l’oubli, les chants berbères.
Sœur du poète Jean, épouse du peintre André Bourdil, mère de la comédienne Laurence Bourdil, Taos Amrouche était une grande dame et destin exceptionnel. Sur scène, elle chantait a capella, soumettant le publique à sa seule voix qui remplissait l’espace de lumière.
Taos Amrouche est décédée le 2 avril 1976, en France. Elle restera pour beaucoup l’une des plus belles âmes d’une civilisation.
Zineb Merzouk
4 Comment
Merci à toutes et à tous ceux qui s’intéressent au patrimoine berbère
Bonne continuation
04:55
Cela s’est passé un 4 mars 1913, naissance de Taos Amrouche
babzman.com
A propos des écrivains Algérien de langue française, d’avant l’indépendance
Hadj Mohammed BENCHERIF (1879-1921)
Ahmed Ben Mostapha goumier Paris Editions Publisud 75013 en 1917
Aux villes saintes de l’Islam Paris Editions Publisud 75013 en 1919
Premier romancier Algérien de langue français Hadj Mohammed Bencherif ses écrit bien que datés historiquement , notamment lorsqu’il aborde les problèmes liés au phénomène colonial à travers son premier ouvrage est en revanche rattrapé par l’actualité lorsqu’il évoque la nécessaire mutation de la communauté Musulmane pétrifiée par l’adoration du passé et les antiennes anachroniques qui la coupe de l’univers et de son temps. Son Grand père le Khalifa sidi Cherif ben Lahrech viendra lui même le dire en songe, à son petit fils: »Le monde a évolué sans nous ! ouvre les yeux mon fils ! et regarde. »
Emir Khaled :(petit fils de l’Emir Abdelkader)
La Situation des musulmans d’Algérie Paris éditions trait d’union 1924
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• Mouloud FERAOUN:
• Le Fils du pauvre, Menrad instituteur kabyle, éd. Cahiers du nouvel humanisme, Le Puy, 1950,
• La Terre et le Sang, Éditions du Seuil, Paris, 1953
• Jours de Kabylie, Alger, Baconnier, 1954,
• Les Chemins qui montent, Éditions du Seuil, Paris, 1957,
• Les Poèmes de Si Mohand, Les Éditions de Minuit, Paris, 1957
• Journal 1955-1962, Éditions du Seuil, Paris, 1962,.
•
• KATEB Yacine:
• Nedjma ou le Poème ou le Couteau 1956
• Le cadavre encerclé 1954
• Les Ancêtres redoublent de férocité et La Poudre d’intelligence sont représentés à Paris en 1967
• Mohammed Dib:
• La Grande Maison, roman, Le Seuil, 1952 .
• L’Incendie, roman, Le Seuil, 1954 et Points Seuil.
• Au café, nouvelles, Gallimard, 1955;.
• Le Métier à tisser , roman, Le Seuil, 1957 et Points Seuil.
• Un Été africain, roman, Le Seuil, 1959.
• Baba Fekrane, contes pour enfants, La Farandole, 1959.
• Ombre gardienne, poèmes, Gallimard, 1960;
• Qui se souvient de la mer, roman, Le Seuil, 1962,
Assia Djebar:
• La Soif, roman (1957)
• Les Impatients, roman (1958)
• Malek Haddad:
• Le Malheur en danger, La Nef de Paris, 1956;
• , La Dernière impression, Julliard, 1958
• Je t’offrirai une gazelle, Julliard, 1959;
• L’Élève et la leçon, Julliard, 1960
• Le Quai aux Fleurs ne répond plus, Julliard 1961
C’est une découverte, merci à vous tous qui permettez d’ouvrir ses yeux et son coeur sur un monde souvent ignoré.