Cela s’est passé un 4 juin 1954, naissance du chanteur Abdelkader Meksa

Abdelkader Meksa, né le 4 juin 1954 à Mira (Timizart) en Algérie, est un chanteur kabyle. Il est décédé à Créteil (France) le dimanche 30 octobre 1988, à l’âge de 34 ans. Il sera enterré dans son village natal, auprès de ses parents.

La version officielle de la mort de Abdelkader Meksa est qu’il aurait été « assassiné avec un objet contondant un coup sur la tempe », ce qui a engendré une hémorragie cérébrale, provocant sa mort, le 30 octobre 1981.

Meksa arrive en octobre 1976 à Paris, où il rencontre Nathalie, ils s’installent tous les deux à Épinay-sur-Seine, ils ont deux enfants un garçon en 1979 prénommé Darius qui décède bébé, puis Missiva en 1980.

Abdelkader Meksa, est un conteur et chanteur de génie, qui s’est évertué à narrer l’histoire de la Numidie en chansons. Il est l’auteur de célèbres chansons comme « Massinissa », « Loundja », « Tafsut » qui lui ont valu un succès notable dans les années 80.

Il a joué un rôle prépondérant dans la dynamisation de la chanson berbère des années 70, et ce dans la mouvance de renouvellement de la chanson moderne animée par Idir, Ferhat, Chenoud, Djamel Allam, Les Abranis, Inasliyen, Tagrawla, Brahim Izri, Nabet etc…..

Abdelkader Meksa enregistre son premier album, Loundja, légende de la très belle fille de l’ogresse ; puis Tafsut qui décrit la célébration d’antan de cette saison. En 1976, il s’envole pour la France et sort un autre album avec Assif (Rivière), Anzar (la pluie) et Andakwen a-wid issefrun (où sont les poètes ?) En 1979, Meksa Abdelkader revient avec un autre album intitulé Tafunast Igujilen (La vache des orphelins) Zelgum (Princesse célèbre par des amours impossibles), Arzez d-tzizwa (L’abeille et la guêpe). La même année, Abdelkader Meksa donne un concert à la salle Atlas (Alger) et atteint le sacre. En 1980, il enregistre un troisième album Amnekcem (le colonialiste). Il est toujours décidé à rester en France. «C’est pour me perfectionner d’avantage dans la musique ; chaque goutte de mon sang est note de musique», disait-il à Sans frontière le 18 décembre 1981. On se souvient du grand concert donné à la salle Sidi Fredj d’Alger le 31 juillet 1976, auquel il a participé aux côtés de Léo Ferré et Gilbert Lerroux.

En 1988, Meksa Abdelkader sort sa dernière cassette Amghar azemni , (le vieux sage). Nacer Izza dit de lui dans Revue Africaine N° 1295 du 9 décembre 1988 : «Meksa Abdelkader est mort en France, presque dans l’anonymat, un dimanche 30 Octobre 1988, à l’âge de 34 ans, mais il sera enterré dans son village natal, Mira.» En 1976, le quotidien El Moudjahid lui avait consacré un petit article dans lequel il relate la biographie de Meksa, l’enfant de Mira, et de son parolier Moh Cherbi de Tizi Hibel.

Dans toute cette région, les traditions séculaires sont toujours d’actualité et semblent même défier le modernisme. L’ors de son dernier entretien avec Ali Ferragui, paru dans la revue la Semaine de l’émigration, il déclarait être satisfait du résultat de son travail : “ma grande satisfaction, disait- il, c’est ma participation à cette reconstruction de notre riche patrimoine culturel. Je suis parmi les maçons de cette œuvre, et je vois les murs qui se constituent chaque jour. De plus, j’ai l’encouragement chaleureux de mon public”.

En janvier 1999, une association culturelle est née dans son village natal, Mira, qui porte le nom de l’enfant prodigue.

 

Mohamed Chami.

*L’auteur de cette biographie, Mohamed Chami, est un archiviste volontaire de la chanson kabyle. Il conserve chez lui des documents souvent inédits dont plus de 6 000 coupures de journaux, 5 600 photos, des exemplaires de produits sous la forme de manuscrits, des imprimés, des disques, des pochettes de disques, des vidéo, des témoignages, etc.)

(Selon une chronique de Abdennour Abdesselam, intitulée « Chami Mohamed ou la mémoire entretenue », Publié dans Liberté le 15 – 12 – 2008)

 

Articles similaires

20 septembre 1996 – Le chanteur algérien Cheb Aziz assassiné

Cela s’est passé un 27 février 1995, assassinat de la magistrate Nadia Berrabah

Cela s’est passé un 29 octobre 1994, assassinat de Samir Aouri