Journaliste, conférencière, poète, écrivain, conteuse et calligraphe Salima Ait-Mohamed se consacre à la culture en générale et berbère en particulier.
Née le 30 avril 1969 à Iboudraren, en Kabylie, Salima Ait-Mohamed a grandi dans la ville d’Alger. En été, elle passe ses vacances dans son village natal où sa grand-mère l’abreuve de contes berbères. Certainement la source qui lui donnera l’amour de l’écriture. D’ailleurs, dès l’âge de 18 ans, alors qu’elle a déjà écrit un premier recueil de poésie, elle sera attirée par le monde des médias. Avec des amis qui partagent sa passion, elle se lance dans la création d’une revue de poésie et de philosophie. « Nous avons choisi de lui donner le nom de ‘’Schérazad’’, pour évoquer le pouvoir des mots et l’espoir de changer les choses, dans cette Algérie des années 80, assoiffée de liberté et d’amour », explique-t-elle dans un entretien.
Après une licence de philosophie à l’université d’Alger, en 1991, elle collabore dans les pages culturelles de différents journaux, notamment Horizons, l’Avenir (organe du RCD), El Watan, et le Matin où elle dirigera la rubrique culturelle. Et jusqu’en 1994, elle est journaliste reporter à Algérie-Actualité, à l’époque de Tahar Djaout.
Lorsque l’Algérie commence à sombrer dans la longue décennie noire, Salima Ait-Mohamed se réfugie dans l’écriture littéraire et al poésie.
En parallèle, elle poursuit ses recherches sur le patrimoine berbère qui lui permettra de publier plusieurs ouvrages, notamment consacrés aux contes de cette région ; et collabore à des revues étrangères spécialisées, puis s’oriente vers la radio et la télévision. Elle créée, produit et anime des magazines féminins, des émissions culturelles et des reportages à la Radio Nationale chaîne II et III, ainsi qu’à l’ENTV.
Et depuis 1994, exilée en France, Salima Ait-Mohamed se produit sur scène et interprète des chants berbères anciens à Capella ou pour des récitals de contes et de poésie.
Pour compléter un cv d’artiste accomplie, elle adapte quelques-uns de ses contes au théâtre et réalise des expositions de toiles de calligraphie berbère.
En 1995, elle obtient une licence d’ethnologie à l’université d’Aix en Provence.
Auteure d’une dizaine de publications sur l’Algérie, la culture berbère et la Méditerranée, ainsi que des contes et des nouvelles, Salima Ait-Mohamed poursuit d’outre-mer son combat pour la culture. Dans l’une de ses pages, dans les réseaux sociaux, elle écrit : «La culture est la plus belle, la plus pertinente et la plus durable des frontières entre les hommes. La culture nous sauve de la déchéance, de l’indifférence et du renoncement. Elle nous sauve de la misère et de l’ignorance, de la violence et de la haine. Il faut y tenir et la cultiver (…) Il me paraît essentiel d’encourager, défendre et cultiver l’échange, le partage comme un territoire commun (…) Et puis, écrire, dire, témoigner, afin de reconnaître et ne jamais oublier. »
Synthèse Z.M.
Sources :
« Écrivaine et journaliste prolifique, Salima Aït Mohamed se confie : ‘’Je crois que tout exil est prolifique’’ ». Entretien réalisé par Hafit Zaouche, dans Le courrier d’Algérie du jeudi 31 mars 2010.