Il l’un des piliers de la littérature algérienne, il fut un grand poète et un dramaturge hors pair. Kateb Yacine est décédé un 28 octobre 1989, alors que l’Algérie entamait un nouveau virage plein d’espoir et d’incertitude.
Kateb Yacine est l’un des piliers de la littérature algérienne. Même s’il n’a écrit qu’un seul roman, Nedjma reste une œuvre majeure. Et comme le hasard fait bien les choses, il porte bien son nom qui signifie écrivain en arabe !
Mais Kateb Yacine n’était pas un écrivain ou un poète ou un homme de théâtre comme les autres. Malgré son immense talent, il restait modeste et proche du peuple, du simple citoyen.
Il écrivait en français et maîtrisait la langue de Molière avec beaucoup d’art, mais il ne revendiquait pas cette langue comme étant la sienne. Pour lui c’était « un butin de guerre », une richesse dont il pouvait user et abuser. Mais dans son théâtre, il avait choisi l’algérien. Sa vraie langue maternelle qui pouvait être comprise de tous.
Tous ceux qui l’ont connu le disent encore aujourd’hui, sa maison était toujours ouverte. Il avait beaucoup de talent et aurait pu vivre de son écriture dans le faste et la « snobitude », mais non. Il ne se prenait pas pour un géant.
Lorsqu’on a décidé de l’éloigner de la capitale- probablement qu’on le trouvait dangereux parce que subversif !- et qu’on l’a muté au théâtre de Sidi Belabès, il ne s’en est pas offusqué. Bien au contraire ! Il s’est senti chez lui parmi des gens simples. Et des décennies plus tard, ce même théâtre garde encore ses traces : une troupe, une culture du théâtre, une production…
Nedjma, son œuvre majeure ne fait pas toujours consensus, connoté difficile à percevoir, pourtant, à sa lecture, il en sort au moins une impression : des tripes ! Kateb y a mis ses tripes. Par patriotisme vrai et c’est là où réside toute la puissance de son écriture. Parce que Nedjma est un grand amour, celui qu’on ressent pour son Algérie, à une époque où elle ne nous appartient pas. Une Algérie qu’on souhaite enfin reprendre et construire.
Et puis quoi qu’on en dise, Nedjma a été écrit et publié en 1956, au Seuil (France), et il a été l’une des quatre œuvres au programme du concours de l’École Normale Supérieure de Lyon (France) en 2009. Mais bon évidemment, nous n’avons pas besoin qu’il soit reconnu et qu’il soit une référence en France, ce pays qui nous a colonisé, pour croire en son talent ! Surtout que nos manuels scolaires de français, ne semblent pas s’y intéresser de très près !
Bref, Kateb Yacine, au-delà de sa poésie, de Nedjma et de son théâtre, était un visionnaire, un révolutionnaire et un rebelle. Son anticonformisme est peut être sa meilleur part, surtout qu’on en fait plus beaucoup des intellectuels comme lui de nos jours.
S’il était encore vivant, il aurait eu aujourd’hui 85 ans…
Zineb Merzouk
2 commentaires
Merci pour cet hommage à un grand homme!
Juste une petite correction. Nedjma n’était pas son seul roman: Le Polygone étoilé a été publié par les éditions du Seuil en 1966 🙂
Bonne continuation et merci à toute l’équipe pour ce portail plein de charme vers l’histoire et la culture algérienne.
S.V.P. je voudrai savoir sur le théâtre de Mr Kateb Yacine et exactement la scène de » MOHAMED prend ta valise » de quoi sagit-il? merci.