A Alger, la semaine du 19 au 25 mars 1962 est marquée par la violence de l’OAS, dirigée alors par le général Salan, qui ordonne de réactiver le terrorisme urbain.
Au cours de l’après-midi du 20 mars, une place populaire d’Alger est bombardée depuis une terrasse de Bab el-Oued ; bilan : 24 Algériens morts et 59 blessés, et le lendemain les responsables de l’OAS, au nom du refus de l’« abandon de l’Algérie française », proclament dans un tract que les forces françaises seront considérées « comme des troupes d’occupation ». Le soir du 22 mars, des commandos Z de l’OAS attaquent une patrouille de la gendarmerie mobile à la sortie du tunnel des Facultés ; bilan : 18 morts et 25 blessés parmi les gendarmes. Dès le le 22 mars, l’OAS contrôle Bab el-Oued.
Dans la nuit du 24 mars, les forces de l’ordre investissent Bab el Oued, entièrement « bouclé », et où un couvre feu permanent va être imposé à la population. Toutes les communication téléphoniques sont interrompues, et il est interdit de sortir (sauf de 9 à 10 heures pour les femmes) ou d’ouvrir les volets, l’armée tirant sans sommations sur les contrevenants.
– A 8 heures du matin alors que beaucoup de terrasses d’immeubles de Bab el Oued, ont été investi par les militaires du contingent, un coup de feu! part d’une terrasse de la rue Mizon sans atteindre personne, la patrouille, de gendarmes mobiles, stationnée dans cette rue (2 EBR et 6 Scouts cars) ouvre le feu pendant plus d’une demi heure, à la mitrailleuse lourde (12,7) sur les façades des immeubles, faisant quelques blessés légers parmis les civils et les militaires. Dès lors, Les affrontements entre l’OAS et l’armée française, dureront jusqu’au 29 mars et selon B. Stora, « la « bataille de Bab-el-Oued », fait 35 morts et 150 blessés »
Pour beaucoup de Pieds-Noirs, traumatisés, cette journée marque la fin de « l’Algérie française”.
Une gendarmerie mobile, fut engagées lors de celle que l’on nomme « l’insurrection de Bab el-Oued »; plusieurs escadrons ont participé aux combats de rue, et les gendarmes ont assuré avec les CRS le bouclage, les perquisitions et les rafles massives organisés dans le quartier. Ce soulèvement est le dernier exemple de guerre de rues de l’histoire contemporaine française, mais il marque surtout la fin de l’espoir de l’OAS de rallier à elle l’armée pour sauvegarder l’Algérie française.
Mira B.G
Sources :
- Benjamin Stora, Les mots de la guerre d’Algérie, Presses Universitaires du Mirail, 2005
- Les échos d’Alger, édition du 25 mars 1962
- Y. Courrière, La guerre d’Algérie, 1972
- Illustration : photographie des façades après le blocus de Bab-el-Oued