Située à quelques milles du rivage anatolien, l’île de Rhodes est une étape importante sur les routes maritimes de la Méditerranée. Contrôler ce point, c’était donc avant tout, contrôler le trafic naval. D’ailleurs, les ottomans ont tenté de conquérir l’île plus d’une fois au XV e siècle, avant de parvenir à s’en emparer sous le la bannière de Suleiman 1er, et une flotte des plus impressionnantes selon les récits anciens. Néanmoins, les assaillants essuient plusieurs échecs, et subissent de lourdes pertes (dues également à une épidémie de dysenterie), avant d’atteindre leur objectif de contrôle de l’île.
La défaite est un coup dur pour le monde chrétien, car Rhodes et son archipel, le Dodécanèse, appartenaient depuis le début du XIV e siècle à l’ordre des hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. Un ordre religieux catholique hospitalier et militaire, qui existe depuis l’époque des croisades (XII e). Expulsés de la Terre Sainte en 1291, ils s’installent à Chypre, avant de s’établir à Rhodes au XIV e siècle et de se constituer en puissance maritime, en charge de protéger la région des musulmans.
Devant la bravoure, et la résistance acharnée des chevaliers, l’empereur ottoman autorise le grand maître Philippe Villiers de l’Isle-Adam, les hommes qui lui restent ainsi que tous ceux qui voudront les suivre, à quitter l’île la vie sauve.
Après sept ans d’errance, Charles Quint leur confie une autre île de la méditerranée : Malte, afin de protéger la chrétienté de l’avancée des ottomans, qui viennent d’étendre leur empire au nord de la méditerranée, en s’emparant de la ville d’Alger. L’ordre des chevaliers sera chassé de cette île trois siècle plus tard, par un autre conquérant, Bonaparte…!
Synthèse Mira B.G
- Illustration : Siège de Rhodes, manuscrit ottoman.