Il a changé plusieurs fois d’appellation, tout au long de son histoire, avant de devenir le Jardin d’Essai du Hamma que nous connaissons aujourd’hui.
L’histoire de ce lieu est intimement liée à celle de la colonisation de l’Algérie. Peu de temps après la prise d’Alger par les troupes françaises, le général Lacroutz entreprend des essais culturaux à l’emplacement actuel de l’Hôpital Maillot de Bab El Oued. L’année suivante, l’autorité militaire décide d’assainir quelques hectares de terrains marécageux, situés au pied de la colline des Arcades, pour les transformer en sol agricole et poursuivre les essais culturaux.
Quant à la dénomination du lieu sous le terme de Hamma qui signifie fièvre et fait allusion à la fièvre paludique sévissant à l’époque, est due à sa richesse en eau et à son état d’insalubrité.
Mais l’acte de naissance proprement dit du Jardin d’Essai, est signé en décembre 1832, par le général Avisard, général par intérim, sous l’administration du duc de Rovigo, général en chef de l’armée d’Afrique. La proposition émanait de l’intendant civil Genty de Bussy. Officiellement, cet établissement que seul le gouvernement peut soutenir, a pour objectif d’être à la fois une ferme modèle et un jardin d’essai pour répandre la culture des végétaux les plus utiles, selon les possibilités qu’offre le climat de la région et d’y amener d’autres espèces de différentes origines. Sa surface est alors de 5 hectares. En 1837 elle est augmentée de 18 hectares grâce à l’acquisition par les Domaines de plusieurs terrains plus ou moins bien cultivés, situés sous l’antique fontaine des Platanes.
Plusieurs allées sont aménagées dans les lieux. Elles portent le nom des espèces qui les constituent, comme l’allée des platanes, créée en 1845, ou celle des Dragonniers et celle des Bambous, datées toutes deux de 1847. Plus tard, en 1864, l’allée des Ficus verra le jour.
L’établissement, nommé Pépinière centrale du Gouvernement, a pour principale fonction de fournir des végétaux utiles, telles que les plantes médicinales. Quelques années plus tard, le Jardin s’oriente vers des activités scientifiques et horticoles. L’administration coloniale décide, alors, de lui donner un nom plus flatteur. Le 13 avril 1861, la Pépinière centrale du Gouvernement devient le Jardin d’acclimatation. Mais l’appellation de Petit Jardin d’Essai demeurera attachée à la parcelle de 5 hectares, jusqu’à ce que cette dernière soit échangée avec une enclave de la même superficie, r par les unie aux terrains acquis en 1837 et qui devaient être son berceau définitif.
En plus de se charger d’introduire, de multiplier et de diffuser des espèces végétales, le Jardin s’oriente vers les technologies agricoles et industrielles, l’élevage, et devient un centre d’information et une promenade publique très animée.
Après 1848, le Jardin s’étend du côté des collines, dans le cadre de la location puis de l’expropriation de terrains de la famille Abdeltif. La Villa Abdeltif, elle, sera annexée à l’établissement en 1867, par arrêté du 18 avril 1861. Le gouverneur général, Maréchal Pélissier, l’affectera spécialement pour une exposition permanente des produits du Jardin d’Essai. Ce dernier, passera 23 à 58 hectares entre 1842 et 1867. Date à laquelle on dénombre 8214 espèces et variétés végétales.
Plus tard, en 1900, un jardin zoologique verra le jour en l’entrée nord de l’établissement qui s’était encore agrandi. Mais sa renommée mondiale est déjà acquise grâce aux travaux d’embellissement et de réaménagement effectués régulièrement.
Depuis, le Jardin d’Essai a connu de bonnes et de mauvaises périodes, mais il est, aujourd’hui, classé parmi les dix plus beaux jardins du monde, de par sa diversité, son originalité et sa conception.
Synthèse Z.M.
Sources :