Il convient d’affirmer que la conquête de l’armée française de la Mauritanie en 1902 s’inscrivait dans une dynamique de l’extension de l’empire coloniale français, imposant son hégémonie à une population multiethnique, qui se regroupe autour de notions d’appartenance telles que : la fraction, et la tribu.
La population mauritanienne est composée principalement de maures. Parmi elle, on distingue les beïdane (blancs) : arabo-berbère, et les harratine (ancien esclave, l’ensemble de populations dont les ancêtres furent razziés); mais aussi les Soninkés, les Bambaras, les Haapulaaren et les wolofs.
De la colonisation française à l’indépendance
Les frontières de la Mauritanie n’ont cessé d’évoluer entre 1902 et 1946; et ce, suivant un tracé colonial. Ainsi, en 1958, la capitale Nouakchott fut crée. L’indépendance de la Mauritanie s’accomplie sans faits d’armes et de lutte militaire. Il est cependant à signaler que la présence du Front de Libération National algérien à Seguiet el Hamra en 1958, alerta les français sur une coalition algéro-mauritanienne et tenta en ce sens de la maintenir éloignée de la question algérienne en lui octroyant l’indépendance.
Le premier président de la Mauritanie indépendante, Moktar Ould Daddah a gouverné jusqu’en 1978,
La présidence de Ould Daddah est marquée par la politique du parti unique dès 1964, qui repose sur l’arabisation comme outil de l’unité nationale. En 1978, il est renversé ce qui annonce une série de putsch qui se poursuivra jusqu’en 2005. C’est « le temps des colonels », précisera à ce sujet le géo-politologue Philipe Marchesin.
Le multipartisme en Mauritanie proclamé en 1991 avait comme principaux acteurs le PKM (Parti des Kadihine* de Mauritanie) et le MND (Mouvement National Démocratique). La scène politique contemporaine de cette jeune nation s’est développée et ses contours se sont tracés à l’aune des sensibilités idéologiques et politiques internationales. Ainsi, les opposants sont nationalistes, arabes baathiste, ou nassériens, africaniste, et marxiste.
De nos jours, la Mauritanie appartient à la ligue arabe, à l’Union du Maghreb Arabe, à l’Union africaine et à l’OIF. Elle a connu cinq réformes du système éducatif et trois révisions constitutionnelles. Sa jeunesse s’exprime comme suit : « Depuis 57 ans, la Mauritanie et sa jeunesse se cherchent. Le système éducatif bat de l’aille. « Les plus chanceux, ceux qui arrivent à boucler l’université… vont grossir le rang des chômeurs », nous confie Amadou Sy, journaliste au Quotidien de Nouakchott et directeur de Publication du site lereflet.net .
Leila Assas
Kadihine* : prolétaires.
Sources :
- Docteur Hamahou Allah Ould Salem, professeur Histoire de la Mauritanie, d’Histoire à l’Université de Nouakchott Lauréat du Prix Chinguitt 2006
- Extraits de l’ouvrage collectif , POLITIQUE AFRICAINE, numéro sp&cial Mauritanie – ouvrage, paru le 55 Octobre 1994 ISSN 0244-7827 :
- Pierre Bonte ,et Henri Guillaume P 2 Mauritanie : questions pour l’avenir
- b- Pierre Robert Baduel Philippe Marchesin P 11 Origine et évolution des partis et groupes politiques
- Catherine Taine-Cheikh , P 57 Les langues comme enjeux identitaires
- Image (1) : Moktar Ould Daddah (1924-2003), Premier ministre(1959-1961) et Président (1961-1978) de la Mauritanie
- Image (2) : Sceau de la Mauritanie/ Moktar Ouled Daddah/drapeau maritanien