Ce superbe phénomène optique et météorologique a longtemps été un mystère pour l’homme. Dans les croyances populaires, il était associé à des superstitions des plus farfelues.
L’arc-en-ciel est certainement le plus beau des phénomènes optiques et météorologiques à observer. Même s’il a toujours existé, il a fallut attendre la fin des années 1960 pour comprendre son origine. Suite à une expérience, Newton avait fait passer un rayon de lumière à travers un prisme en verre et ledit rayon avait été réfracté et décomposé en un spectre de couleurs. Il en déduisit que la lumière blanche était en fait une combinaison de toutes les couleurs du spectre visible.
Donc, l’arc-en-ciel est dû à la réfraction et à la réflexion des rayons solaires (vers l’observateur) par chacune des gouttes d’eau. Chacune d’elle est donc un minuscule prisme. L’arc-en-ciel se présente sous la forme d’une bande continue, parce que les gouttes se ressemblent beaucoup.
Chez nous, l’arc-en-ciel est nommé Aroussat essama en dialectal (la mariée du ciel). Comme partout ailleurs, ce phénomène qui demeurait un véritable mystère mais qui suscitait une vive curiosité, a fait naître chez nous de nombreuses croyances populaires associées à des superstitions des plus farfelues.
Ainsi, à Alger et ses environs, lorsque l’arc-en-ciel se montrait après une averse, il était interdit de pointer le doigt vers lui au risque de se faire mordre par des serpents aux couleurs variées qui surgiraient d’en ne sait où.
A Miliana, l’apparition de ce phénomène est, dit-on, associé au mariage du loup (aârs eddhib). Chez les tribus des Béni-Menacer et des Béni-Farh, sur les monts du Zaccar, les femmes se réunissent et entament des chants à la gloire du prophète, mais interdisent aux petits enfants de sortir voir la courbe aux couleurs célestes.
Au Sud, l’apparition de l’arc-en-ciel annonce des jours heureux, surtout pour les jeunes filles en âge de se marier. Elles demandent au Dieu Tout-Puissant de leur envoyer un beau prétendant. Des chants et des danses sont organisés ponctués par des souhaits de bonheur. On offre à tout le voisinage des pâtes feuilletées et des dattes.
Ailleurs, les croyances associées à ce phénomène naturel sont tout aussi insolites. Ainsi, selon la mythologie africaine, l’arc-en-ciel représente un serpent géant qui apporte de la malchance dans la maison qu’il touche. Selon une tradition européenne, il y aurait, au bout de la courbe céleste, un chaudron d’or. D’autres se la représentent comme étant un pont vers le paradis.
Selon une tradition allemande médiévale, il n’y aurait aucun arc-en-ciel durant les 40 années précédant la fin du monde. D’en voir serait donc encourageant.
Enfin, dans la Bible, l’arc-en-ciel représente une entente entre Dieu et Noé, après le déluge, indiquant que « les eaux ne deviendront plus jamais des déluges pour détruire la vie ».
Arc-en-ciel, Aroussat essama ou kaoussou kouzah, cette belle courbe céleste aux couleurs chatoyantes, demeurent encore une source d’émerveillement pour les grands et les petits. Malgré une explication scientifique, le phénomène conserve une belle part de grandeur et de mystères. En voir un nous renvoie toujours à cette même impression qu’on est infiniment petit face à la Création.
K.T.
Sources :
- https://www.kassaman.com
- https://www.meteo.org