Une Algérienne et son esclave est une composition orientaliste du peintre français Jean-Baptiste Ange Tissier. Présentée au salon de peinture de 1861, c’est l’une des œuvres les plus emblématiques de l’artiste. Aujourd’hui exposée au Musée du Quai Branly, la toile comporte toutes les caractéristiques du thème orientaliste ; représentée tant par la technique picturale : couleurs chatoyantes, lumière chaude, contrastes accentués, que par le choix du sujet : une maîtresse et son esclave dans un harem.
Les deux femmes sont peintes dans le silence contemplatif et posture lascive qui caractérisent ce type de représentations. Celle qui figure au premier plan est richement vêtue et luxueusement parée. En outre, sa chevelure d’ébène et son teint de lait illuminent l’œuvre en attirant le regard du spectateur vers son centre. L’odalisque est vêtue à la mode bourgeoise de la moitié du XIXe siècle, c’est-à-dire en costume d’intérieur avec serouel court, le reste du vêtement est présenté avec minutie, et l’on reconnaît aisément la fameuse ghlila travaillée au fil d’or, ouverte sur une chemise à l’encolure brodée et manches décorées d’un fin liseré de dentelle crochetée à la main, marquée à la taille par une ceinture de soie rayée de fils d’or. L’Algérienne, pour reprendre le titre de l’œuvre, semble s’adonner aux douces rêveries que seule une vie dépourvue de tracas permet.
A travers le premier personnage de cette œuvre, on constate qu’il était nécessaire pour l’artiste de montrer qu’une femme de la bourgeoisie était étrangère aux travaux domestiques et, à tous les aspects, vulgaires du travail productif. Les riches femmes musulmanes étaient servies par des domestiques. Ce qui nous amène à diriger notre regard vers l’arrière-plan du tableau pour admirer le second personnage de cette œuvre. L’esclave, alanguie et adossée au dossier du divan de sa maîtresse, est représentée par des couleurs qui tranchent avec cette dernière ; moins éclairée et pourvue d’un teint tanné au soleil, la belle n’est pas en reste et demeure élégamment vêtue.
Il convient de préciser que les intérêts des esclaves étaient protégés par la loi islamique, et on peut constater à travers les différentes représentations picturales qu’ils jouissent d’une certaine condition.
Ainsi, les femmes du harem sont représentées dans un silence contemplatif. Et pourtant… La suite de cet article est édité sur le premier numéro de la revue Babzman.
Mira B.G
3 commentaires
Il convient de préciser que la loi islamique permet d’esclavagiser les personnes. Tout comme la loi chrétienne de l’ancien testament 😉
Je ne suis pas expert mais il me semble que l’islam tolère l’esclavage (pas à la manière US quand même) mais ne l’encourage pas du tout, au contraire il incite vivement à l’affranchissement (il n’y a pas de textes claires qui l’obligent).
Votre sujet mérite une ovation merci