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Cela s’est passé un 15 décembre 1945 … Naissance du caricaturiste Slim

slim3Il a bercé la jeunesse de toute une génération et plus, Bouzid et Zina, deux personnages qui parlent la langue des algériens !

De son vrai nom Ménouar Merabtène, Slim est né le 15 décembre 1945, à Sidi Ali Ben Youb (Sidi Bel-Abbès) au sein d’une famille modeste. A l’école maternelle, il découvre le découpage de papier, le décapage. Et à l’école primaire, les résultats sont alarmants et le père est convoqué par l’instituteur. L’élève est bon en rédaction mais nul en calcul, car toujours dans la lune.
A cette époque, il va souvent voir des films avec ses copains au cinéma. Après la projection, il rejoue le film avec eux. C’est ainsi qu’un jour, après avoir regardé un western, il endosse le rôle du bandit appelé Slim. Le surnom est resté depuis lors.S
De 1957 à 1962, son père est emprisonné dans les geôles coloniales et la maison familiale est brulée. Il faudra déménager sans cesse. Le jeune Slim est traumatisé. Ses premiers dessins auront pour thème la Guerre de libération nationale : scènes de vaillants moudjahidine qui écrasent l’ennemi, des prisonniers qui réussissent à s’évader. A la Gazette du lycée, il propose ses dessins : des silhouettes de professeurs.
Un jour, il prend comme modèle un professeur d’histoire incompétent nommé par piston. On est en 1960. La Gazette est interdite. Slim connait sa première censure et prend conscience que le dessin est une arme sérieuse.
Au lendemain de l’indépendance, Slim pose à ses parents de sérieux problèmes : en 1963, il quitte définitivement le lycée avec un niveau de deuxième année moyenne. Il travaille comme caissier puis comme aide-projectionniste d’un cinéma, avant de passer et de réussir son concours d’entrée à l’Institut national de cinéma de Ben Aknoun. Il y côtoie, jusqu’en 1966, Lamine Merbah, Sid-Ali Mazif et Merzak Allouache. L’INC dissous, il se retrouve dans l’atelier de dessin animé du CNC dirigé alors par Aram. Là, il apprend aux côtés de Maz les techniques du dessin animé en attendant d’aller en stage en Pologne, au Studio Filmow Rysunhkowe, maison de production de dessins animés assez connue.
De retour à Alger, il publie ses premières caricatures en 1966, à El Moudjahid, mais la grande aventure commence en 1967, date à laquelle il envoie les dessins en tant que lecteur à Algérie Actualité. Suit dans le même hebdo la bd Moustache et les frères Belgacem. Il réalise, en juin 1969, Zid Ya Bouzid, la bd qui le rendra célèbre et qui paraîtra jusqu’en 1974 dans la revue M’qidèch.
De Paris (1972-1974), Slim revient avec des rudiments de graphisme publicitaire appris dans une école privée. Les personnages de Slim réapparaissent (Bouzid) dans le quotidien La République (1974-1975).
Directeur artistique à l’ANEP entre 1976 et 1978, il retourne à Algérie Actualité en 1979, puis lance à Révolution Africaine sa Boite à chic (1987-1988), et la Famille des Slimani dans Algérie Actualité de l’Emigration. En 1989, l’avènement de la presse libre lui donne de nouveau l’occasion de s’exprimer dans la presse, grâce à l’hebdomadaire satirique El Manchar, créé avec un groupe de dessinateurs, et de bédéistes.
Le succès est immédiat, El Manchar devient vite incontournable dans la presse libre mais la tournure des évènements et les multiples assassinats que connaît le pays le poussent à quitter son pays et à s’installer en France où il continue à produire des albums tout en collaborant à différents journaux, dont l’Humanité.
En 1997, il sort l’album Retour d’Ahuristan (Le Seuil, Paris), une bd réalisé à l’initiative de Reporters sans frontières et dédié à la mémoire de Brahim Guerroui et Mohamed Dorban.
Parmi ses autres albums, Ainterdit, recueil de bd, (éditions la Salamandre, Paris 1996) et Walou à l’horizon (Tartamundo, Paris, 2003, réédité en 2009).
Installé à Alger, il publie ses planches une fois par semaine, dans la page deux du Soir d’Algérie.
Slim autoédite en 2011 et 2012 deux recueils regroupant plusieurs dizaines de ces planches parues dans Le soir d’Algérie : Avant c’était mieux (2011) et Tout va bien (2012). Il est également l’auteur de plusieurs films d’animation : Un drôle de magicien (1967), Bouzid et le superamine (1971), Bouzid et le train (1982)… Une biographie lui a été consacrée par Omar Zelig : Slim, le gatt et moi en 2009. Une grande partie de ces albums a été rééditée par ses soins.

Synthèse Babzman

Sources :
– « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007
– https://www.africultures.com
– https://zidyabouzid.com/_____.html

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