Parolier, compositeur, poète et même peintre, Mustapha Toumi est, entre autre, l’auteur de « Sobhane ellah ya ltif », interprété par le grand Hadj M’hamed El Anka.
Né le 14 juillet 1937 à Bordj Menaïel, Mustapha Toumi a grandi à la Casbah d’Alger où il fait la maternelle à Soqjema, à la rue Bruce, puis le cours élémentaire à l’école Sarrouy et enfin le CEP rue de Divan et Vieux Palais. Dans les ruelles de la Casbah, parmi les enfants qu’il côtoie, beaucoup deviendront des personnalités. Et c’est durant ces premières années que naitront en lui les prémisses d’une vocation pour les arts.
Ainsi, Mustapha Toumi a tout juste 14 ans lorsqu’il commence à écrire des poèmes qui seront publiés dans Alger Républicain. Il joue aussi dans « El-Kahena » de Abdellah Nekli avec Mustapha Kateb et Mahieddine Bachetarzi. C’est à cette époque qu’il écrit sa première pièce de théâtre « Krakbouche », jouée à l’occasion de la circoncision d’enfants nécessiteux. Il écrira par la suite une dizaine d’autres pièces avec pour thématiques les préoccupations sociales.
A 17 ans, Mustapha va à la rencontre de la Révolution. Son cousin Ahmed El Laghouati, membre de l’OS dissoute, l’envoi en France peu de temps après le déclenchement du 1er novembre avec un mot de passe pour prendre contact avec des ancien de l’organisation, à Barbès.
Quelques années plus tard, il part à Tunis où il retrouve des comédiens qu’il connait. En 1958, il est envoyé à Nador, au Maroc, pour participer aux émissions de la radio « La Voix de l’Algérie libre et combattante ». Et en 1960, il est responsable de la revue des transmissions de l’ALN, L’Eclair, créée à Oujda.
Après 1962, il est responsable des affaires culturelles au ministère de l’Information et initie plusieurs manifestations culturelles d’envergure internationale organisées en Algérie. Il aura des responsabilités au parti unique et tentera même de créer un parti au début des années 1990.
Au milieu des années 1960, Mustapha reprend ses études et se consacre à la psychologie clinique et à la parapsychologie.
En parallèle, il collabore dans des journaux et écrit beaucoup. Notamment des poèmes et des chansons. Ainsi, Mustapha Toumi a écrit « Africa » pour Myriam Makéba, la star de la chanson africaine engagée, « Guevara » et « Ya njoum » pour Mohamed Lamari, « Ya dellal » pour Nadi, ou encore « Sobhane Allah ya l’tif » pour El Hadj M’hammed El Anka et « Ki lioum ki zmane » pour Zerouali, puis Laâchab… Il a également écrit pour Saloua, Tahar Ben Ahmed, Warda El Djazaïria et beaucoup d’autres grands noms.
Lamine Bechichi qui a composé la musique de « Africa » lui demande même d’écrire une chanson pour Abdelhalim Hafez qui devait la chanter en Algérie, décédera avant la fin du projet.
Il sera aussi député et membre du Conseil national transitoire, tout en faisant des recherches en linguistique, notamment sur les différents parlers amazighs. Son temps libre, il le passe à peindre des toiles qu’il n’exposera jamais.
Mustapha Toumi décédera en avril 2013 à l’âge de 76 ans, des suites d’une longue maladie. Il sera enterré au cimetière d’El Kettar d’Alger.
Synthèse Khadija T.
Sources :
- « Dictionnaire encyclopédique de l’Algérie », par Achour Cheurfi. Editions ANEP, 2007
- https://musique.arabe.over-blog.com
- https://www.vitaminefr.com
- https://www.algerie360.com